La course à la rentabilité est le maître-mot des EHPAD 1:23
  • Copié
Carole Ferry
Les déclarations chocs dans le livre de Vincent Castanet ont placé le groupe Orpéa dans la tourmente. Si les faits sont avérés, le porte-parole appelle à d'importantes sanctions. En cause, le traitement des personnes âgées dans les établissements et la course à la rentabilité. Comment est géré l'argent dans les maisons de retraite ?

Depuis la sortie du livre de Vincent Castanet, le Groupe Orpéa est dans la tourmente. Les accusations contre le numéro 2 français des maisons de retraite ont entraîné une chute de l'action de 20%. Le gouvernement promet des sanctions si les faits sont avérés. Au-delà de la maltraitance, le livre met surtout en avant la course à la rentabilité au détriment du bien-être des pensionnaires. Comment est utilisé l'argent que l'on verse chaque mois dans un EHPAD ? 

Un résident ne paye que "l'hôtellerie"

Ce qu'il faut savoir, c'est que l'argent versé par un résident ne sert à financer que l'hôtellerie, c'est-à-dire la chambre, la nourriture, les animations, puis, bien sûr, l'administration. Les soins sont financés par l'ARS, l'Agence Régionale de Santé et parfois par le département. Donc, forcément, c'est comme dans un hôtel traditionnel. Le prix dépend de la qualité. Vous payez plus cher quand les nappes sont en tissu plutôt qu'en papier, par exemple.

Vous payez, aussi, forcément plus cher à Paris qu'en province. Et le coût peut aller de 2.000 euros par mois en moyenne en province à plus de 10.000 euros à Paris. Avec une majorité d'établissements à but non-lucratif, et des marges variables pour les grands groupes privés, Orpéa, par exemple, a réalisé 233 millions d'euros de bénéfices en 2019. Pour Korian, c'est 136 millions. Reste que l'une des principales critiques concerne le manque de personnel, aides-soignants, infirmiers, matériel médical dont le financement dépend entièrement de l'État.