Église catholique : au moins "3.000 victimes" de pédocriminalité en France, selon une première estimation indépendante

Ces chiffres provisoires proviennent d'une première remontée d'enquêtes auprès des archives de diocèses et de congrégations religieuses.
Ces chiffres provisoires proviennent d'une première remontée d'enquêtes auprès des archives de diocèses et de congrégations religieuses. © AFP
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avec AFP , modifié à
Mercredi, le président de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église catholique, Jean-Marc Sauvé, a estimé à au moins "3.000" le nombre de victimes en France depuis 1950. 

Le président de la Commission indépendante sur les abus sexuels sur mineurs dans l'Église catholique a estimé mercredi à au moins "3.000" le nombre de victimes en France depuis 1950. Sur cette période, le nombre d'auteurs d'agressions sexuelles au sein de l'Église ne peut pas être "inférieur à 1.500", a ajouté lors d'une visio-conférence Jean-Marc Sauvé. 

Ces chiffres provisoires proviennent d'une première remontée d'enquêtes menées auprès des archives de diocèses et de congrégations religieuses par la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise (Ciase), mise en place en 2018 par l'épiscopat.

5.300 appels sur la plateforme téléphonique

Dans le même temps, la plateforme téléphonique d'appels à témoignages mise en place par sa commission il y a un an a reçu "5.300 appels", a-t-il dit, précisant que certaines personnes étaient susceptibles de la contacter plusieurs fois. "C'est la première fois" qu'une telle estimation est faite pour la France, a-t-il reconnu auprès de l'AFP, se disant  "intimement persuadé qu'il y a beaucoup plus de victimes".

"Ce qu'on ne sait pas du tout, c'est comment combiner ces deux sources (les appels à la plate-forme et le travail d'enquête, ndlr)", a ajouté Jean-Marc Sauvé. "Ce sont deux sources différentes qui ne se superposent pas mais peuvent s'ajouter en partie". Il a souligné aussi le caractère provisoire de ces données : l'appel à témoignages est prolongé jusqu'au 31 octobre et les enquêtes auprès des archives sont encore en cours. D'autres travaux entamés avant le confinement et suspendus pendant cette période vont également reprendre.

La Ciase, créée sous la pression après la révélation de plusieurs scandales, doit remettre son bilan et ses préconisations fin septembre-début octobre 2021.