Vitesse, alcool, téléphone : les mesures annoncées pour lutter contre la mortalité sur les routes

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La vitesse maximale sur la plupart des routes secondaires sera abaissée à 80 km/h. © SEBASTIEN BOZON / AFP
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M.Be avec AFP , modifié à
Le Premier ministre a notamment confirmé mardi que la vitesse sur les routes secondaires sera limitée à 80 km/h, et non plus à 90 km/h, à partir du 1er juillet prochain.

Vitesse maximale sur les routes secondaires abaissée, permis de conduire "retenu" en cas d'infraction téléphone en main, pose d’éthylotest antidémarrage : Edouard Philippe a annoncé mardi 18 mesures pour lutter contre la mortalité routière, à la sortie d'un Conseil interministériel de sécurité routière organisé à Matignon. L'objectif du gouvernement est de faire reculer le nombre de morts sur les routes, reparti à la hausse (3.477 tués en 2016) depuis le plus bas historique de 2013 (3.268). Voici quelque unes des mesures les plus emblématiques annoncées mardi par le Premier ministre.

 

  • Abaissement de la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires

Edouard Philippe a confirmé mardi que la vitesse maximale autorisée sur les routes secondaires à double sens sans séparateur central (terre-plein, barrière) sera abaissée de 90 à 80 km/h à compter du 1er juillet prochain. Exception à cette mesure, les portions de routes de deux fois deux voies sans séparateur central resteront limitées à 90 km/h, a précisé Edouard Philippe.

Il a également indiqué qu'une "clause de rendez-vous au 1er juillet 2020" permettrait d'évaluer les effets de la mesure. "Cette mesure peut permettre de sauver chaque jour une nouvelle vie, soit entre 350 et 400 chaque année", a souligné le Premier ministre. 

Le surplus des recettes de PV aux accidentés.Critiqué par des associations d'automobilistes pour cette nouvelle mesure qui pourrait engendrer plus de contraventions, le Premier ministre a ajouté que le probable surplus de recettes de PV ira "intégralement" aux soins des accidentés de la route. "Le gouvernement créera un fonds d'investissement pour la modernisation des structures sanitaires et médico-sociales destinées à la prise en charge des accidentés de la route. Ce fonds sera doté de l'intégralité du surplus des recettes perçues par l'Etat lié à l'abaissement des vitesses maximales", a déclaré le Premier ministre. L'exécutif tient ainsi à montrer qu'il n'y a aucune "motivation financière" cachée derrière cette nouvelle mesure. Le coût des changements de panneaux sur les routes secondaires sera financé par l'Etat.

  • Permis de conduire "retenu" en cas d'infraction avec un téléphone en main

Autre mesure annoncée mardi pour tenter d'enrayer la mortalité routière : les policiers pourront désormais "retenir" le permis de conduire d'un automobiliste pris le téléphone en main et qui "a commis en même temps une infraction susceptible de porter atteinte à sa propre sécurité ou à celle des tiers", a ajouté Edouard Philippe. Impliqué dans un accident mortel sur dix en 2016, le téléphone au volant est "un élément de risque considérable supplémentaire", a rappelé le chef du gouvernement. Le simple usage du téléphone, tenu en main ou par kit mains libres, est sanctionné de 135 euros d'amende et d'un retrait de trois points du permis de conduire.

  • Éthylotests antidémarrage pour les conducteurs pris en alcoolémie 

Enfin, le gouvernement prévoit d'étendre l'utilisation d'éthylotests antidémarrage (EAD) pour les personnes prises en alcoolémie délictuelle et les récidivistes. En cas de récidive d'une infraction de conduite en état d'alcoolémie, la pose d'un éthylotest antidémarrage sera désormais obligatoire, ainsi qu'un suivi médico-psychologique, précise le dossier de presse du gouvernement. Il sera également donné à un conducteur contrôlé avec un taux d'alcool supérieur à 0,8 g/l dans le sang, dont le permis a été suspendu, la possibilité de conduire pendant le temps de cette suspension à condition de ne conduire qu'un véhicule équipé d'un EAD, installé à ses frais.