Du Mali à Moscou : un militaire blessé invité à la finale de la Coupe du monde par Macron : "C'est grandiose"

soldat blessé Macron
Emmanuel Macron a invité un caporal-chef blessé au Mali à se joindre à lui pour assister à la finale de la Coupe du monde dimanche, en Russie. Photo d'illustration. © Alain JOCARD / AFP / POOL
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William Galibert et Jihane Bergaoui, édité par Margaux Baralon , modifié à
Le caporal-chef Manuel, blessé au Mali il y a un an, a eu la surprise d'entendre le président de la République l'inviter à partir avec lui pour assister à la finale de la Coupe du monde, dimanche, à Moscou.
TÉMOIGNAGE

Un an de souffrance, un an de rééducation. Et, avec la Coupe du monde, un peu de baume au cœur. En juillet 2017, le caporal-chef Manuel a perdu une jambe et un bras lors d'une opération militaire au Mali. Un an plus tard, vendredi soir, il a croisé Emmanuel Macron dans les jardins de l'hôtel de Brienne, le ministère des Armées. Une rencontre qui s'est terminée avec une énorme et très belle surprise pour le soldat blessé.

"Bouche bée". "J'ai osé lui demander de remercier l'Équipe de France de la part d'un blessé de guerre qui a perdu la moitié de son corps, mais qu'ils ont quand même réussi à faire vibrer", raconte le caporal-chef Manuel au micro d'Europe 1. La réponse du chef de l'État fuse : pourquoi ne pas le leur dire lui-même ? "Je ne savais pas trop quoi répondre et là il m'a dit : 'est-ce que vous voulez m'accompagner en Russie à la finale de la Coupe du monde ?'". Voilà le soldat "bouche bée". Et, forcément, ravi.

"C'est génial, c'est grandiose". À quelques heures de la finale, que les Bleus disputeront à Moscou contre la Croatie à 17 heures, le caporal-chef Manuel ne cache pas son "énorme joie". "C'est terrible, c'est génial, c'est grandiose. C'est plus qu'un honneur d'accompagner le président de la République à un tel événement. Je vais être fier de chanter la Marseillaise à ses côtés." Surtout que "là, on va pas voir un derby, c'est pas le petit match du coin". 

"On va tout déchirer". Le soldat, qui est aujourd'hui toujours en rééducation à l'hôpital, va donc partir avec sa femme. Mais aussi son maillot officiel, acheté juste avant la Coupe du monde. "Depuis le début, chaque jour de match, j'étais fier de déambuler à l'hôpital avec, je ne ratais pas une miette de match", raconte-t-il, l'émotion encore palpable dans la voix. Le caporal-chef Manuel part, aussi, avec un rêve qu'il déguise en pronostic : "une grande victoire de l'Équipe de France. Deux buts d'écart, je crois qu'on va faire mal. On va tout déchirer."

Réconciliation. Du côté d'Emmanuel Macron, qui sait manier les symboles et la communication, l'opération scelle une réconciliation avec les Armées, après une première année de mandat difficile, marquée notamment par la démission tonitruante du chef d'état-major Pierre de Villiers.