"Dry January" : trois innovations pour ralentir ou stopper sa consommation d'alcool

  • Copié
Laetitia Drevet , modifié à
A l'occasion du "Dry January", un campagne qui encourage les Français à ne pas consommer d'alcool pendant le mois de janvier, La France bouge présente trois innovations qui visent à aider ceux qui le souhaite à ralentir ou stopper leur consommation d'alcool. 

Un mois sans alcool pour commencer l'année. C'est l’objectif que se fixent les challengers du "Dry January", ou "janvier sobre" dans sa version française. La campagne existe depuis plusieurs années en Finlande, en Belgique et en Angleterre, et cette année, des milliers de Français ont accepté de s'en emparer. L'occasion de faire un tour d'horizon des initiatives hexagonales qui émergent dans le domaine du "zéro alcool". Application, escape games, boissons de substitution... Dans La France Bouge, Raphaëlle Duchemin passe en revue quelques bons moyens de freiner, durablement ou pas, sa consommation d’alcool. 

Des boissons sans alcool pour conserver ses habitudes

Le nom du site annonce la couleur. "Gueule de joie", plutôt que gueule de bois. Jean-Philippe Braud, son fondateur a eu le déclic il y a deux ans, lorsque sa femme est tombée enceinte. "J'ai décidé de suivre le 'Dry January'. C'est là qu'on s'est posé sérieusement la question : 'Sans alcool, qu'est-ce-qu'on boit dans la soirée où l'on va ?'", se souvient-il au micro d'Europe 1. Il se met alors en quête d'alternatives qui adopteraient les "mêmes codes de consommation" : des boissons "festives", à siroter pendant toute la soirée. 

"J'en ai trouvé beaucoup, et j'ai voulu les rendre accessibles à tous", souligne Jean-Philippe Braud. Le site de e-commerce "Gueule de joie" réunit une cinquantaine de références de bières, vins et spiritueux garantis 0% d'alcool. "L’objectif, c'est de proposer des boissons qui ont leurs propres caractéristiques. Le vin sans alcool ne procure pas le même plaisir que le vin classique. Mais cela reste une boisson d'accompagnement, à partir de produits de notre terroir." 

Il mise sur des produits de qualité, "les plus sains possibles". Pas question de proposer des substituts bourrés de produits chimiques : les bières sont fabriquées à partir de malte et de houblon, et le gin sans alcool, tout comme sa version classique, à partir de genévrier. Jean-Philippe Braud est formel : "L'essentiel, ce n'est pas l'alcool, c'est le plaisir de consommer."

Un "escape game" pour sensibiliser sur l'alcoolisme

"Je m'étais effondrée." Quand Laurence Cottet a plongé dans l’alcool, il lui a fallu du temps pour remonter la pente. Aujourd'hui, elle s'est fait un devoir d'alerter sur les dangers de cette addiction et d'encourager les personnes touchées à se faire aider. En 2018, elle est devenue l'égérie d'un "escape game" parisien, "Le secret de Laurence", inspiré de son livre publié en 2014 qui revient sur son addiction. Les participants pénètrent dans un faux appartement, où gisent miroir brisé, taches rougeâtres, plante verte fanée et nourriture périmée. 

"Le secret de Laurence, c'est celui d'une femme qui est tombée dans l'alcool. Le miroir brisé, c'est parce qu'elle ne supportait plus de voir son reflet. La nourriture périmée, c'est parce qu'elle ne se nourrit plus que d’alcool. La plante fanée, c'est le laisser aller", explique Laurence Cottet sur Europe 1. D'une manière ludique, les organisateurs ont voulu aborder un problème de fond : l'addiction à l’alcool et l'isolement qui en résulte souvent. 

Depuis qu'elle s'en est sortie, Laurence Cottet a voulu alerter sur ces dangers. "J'ai fait de cette expérience une expertise. Je me suis formée, j'ai fait des stages, passé des diplômes. Je suis heureuse aujourd’hui de pouvoir témoigner", appuie-t-elle.

"Le secret de Laurence" est à découvrir sur place, ou en ligne, pour un "escape game" virtuel. 

Une application pour designer et récompenser Sam 

Sam, c'est celui qui ne boit pas. Celui du groupe qui ramène ses amis de soirée en s'engageant à rester sobre. Pour encourager les jeunes, et les moins jeunes, à accepter ce rôle souvent peu envié, une nouvelle application propose des compensations au chauffeur resté sobre. "Sammy" a été cofondée par Julien Béliard, un jeune étudiant angevin.

À 14 ans, il a perdu sa mère dans un accident de voiture. "On a crée Sammy pour faire prendre conscience à tout le monde que boire et conduire, ce n'est pas possible. On habite à la campagne, et les jeunes sont très nombreux à prendre leurs véhicules après avoir bu en soirée", explique-t-il. Pour éviter les accident, "Sammy" propose une organisation simple : un groupe d'amis s'inscrit ensemble sur l'application, qui désigne le Sam au hasard. Après être rentré, chacun note le conducteur, qui obtient un certains nombres de crédits variant en fonction de l'aval de ses passagers. "On peut ensuite échanger ces crédits contre des offres de nos partenaires commerciaux", affirme Julien Béliard. 

Au choix, des places pour le parc Astérix et le Futuroscope ou des bons d'achats chez Ikéa ou Zalando. "On veut rendre cette fonction ludique", souligne le jeune créateur. Il dénombre près de 2.000 téléchargements en trois mois, et ne compte pas s'arrêter la. Lauréats du prix Innovation et sécurité routière 2019, les deux cofondateurs pensent désormais à engager une levée de fonds et se sont mis en quête de nouveaux partenaires.