Djihadisme : l'État lance une nouvelle campagne de communication pour enrayer le phénomène

Cette nouvelle campagne de communication complète le site stop-djihadisme.gouv.fr lancé en décembre 2015.
Cette nouvelle campagne de communication complète le site stop-djihadisme.gouv.fr lancé en décembre 2015. © stop-djihadisme.gouv.fr
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avec Reuters , modifié à
Après le site "Stop djihadisme" lancé en décembre 2015, le gouvernement complète sa campagne de communication pour tenter d'enrayer le phénomène djihadiste.

Le gouvernement a lancé vendredi une nouvelle campagne de communication pour tenter de décourager les personnes tentées par le djihadisme, alors que le mouvement des départs vers l'Irak et la Syrie semble selon lui ralentir. Le gouvernement recensait ainsi en septembre 18 arrivées détectées de Français en Syrie ou en Irak au premier semestre 2016 contre 69 au deuxième semestre 2015. Il comptait aux mêmes moments 12 retours détectés contre 25, même si une accélération des retours est aujourd'hui constatée.

Processus de recrutement. Cette nouvelle campagne propose des vidéos interactives filmées du point de vue du jeune en voie de radicalisation, qui visent à exposer le processus de recrutement et la situation des personnes rejoignant l'Irak ou la Syrie. Disponible sur le site toujourslechoix.fr, elle complète le site stop-djihadisme.gouv.fr et sera médiatisée sur des chaînes de télévision, des radios et des réseaux sociaux.

Bataille culturelle. À côté des actions militaires et de sécurité, renforcées depuis les attentats de 2015, il faut "mener le combat d'influence sur les réseaux sociaux, mener la guerre sur le terrain des idées", a dit le Premier ministre, Manuel Valls, en présentant la campagne à des journalistes. Il faut, selon le chef du gouvernement, "engager pour vaincre une véritable bataille culturelle", un contre-discours pour "casser" la propagande djihadiste qui prospère sur Internet. "Nous avons un phénomène très net de réduction des départs depuis le début de l'année 2016" vers la Syrie ou l'Irak, a déclaré le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.

12.000 personnes signalées. Le ministre de l'Intérieur attribue cette évolution aux interdictions de sortie du territoire, au conflit armé sur place et à une meilleure collaboration avec la Turquie. Selon le gouvernement, près de 400 personnes ont été arrêtées pour leurs liens supposés avec une entreprise djihadiste depuis le début de l'année. Quelque 12.000 personnes ont également été signalées aux autorités pour radicalisation, dont environ 5.700 grâce au numéro téléphonique mis en place par le gouvernement.