Djihad en Syrie : peines jusqu'à 15 ans de prison au procès d'une filière du Sud-ouest

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Image d'illustration. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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avec AFP , modifié à
Les prévenus, jugés pour association de malfaiteurs terroriste, faisaient partie d'un groupe de Toulousains et Albigeois partis début 2014 en Syrie.

Six hommes, parmi lesquels le beau-frère de Mohamed Merah, ont été condamnés vendredi à Paris à des peines allant de 2 ans ferme à 15 ans d'emprisonnement pour être partis en Syrie en 2014 aux côtés de figures du djihadisme français et de proches du "tueur au scooter".

Départs en Syrie en 2014. Les prévenus, jugés pour association de malfaiteurs terroriste, faisaient partie d'un groupe de Toulousains et Albigeois partis début 2014 en Syrie. Le tribunal correctionnel a notamment condamné Imad Djebali, soupçonné d'être l'un des leaders des Toulousains et en récidive, à 15 ans de prison, et Abdelouahed El-Baghdadi, époux de Souad Merah, à neuf années d'emprisonnement. Le parquet avait demandé des peines allant de 5 à 15 ans.

Ces "revenants" nient avoir combattu pour le compte de l'organisation Etat islamique (EI) en Syrie. La plupart ont expliqué être rentrés en France car la réalité sur place ne correspondait pas à leurs aspirations. Djebali, El-Baghdadi et un converti albigeois, Gaël Maurize, ont connu un retour mouvementé : ils s'étaient retrouvés dans la nature après leur expulsion de Turquie vers la France, sans personne pour les interpeller, à la faveur d'un retentissant "cafouillage" franco-turc. Ils s'étaient rendus dans la foulée. 

Pas "d'excuse de naïveté". Gaël Maurize, qui a concédé avoir monté la garde pour l'EI, a été condamné à huit ans d'emprisonnement, assortis d'une période de sûreté des deux tiers comme pour ses deux comparses. Les trois autres prévenus avaient été interpellés plus classiquement, après leur retour. Noureddine Othmani, qui assure avoir fait de l'humanitaire en Turquie, a été condamné à neuf années d'emprisonnement. Et deux jeunes hommes, qui comparaissaient libres et ont dit avoir été traumatisés par les exactions en Syrie, ont été condamnés à cinq ans dont trois avec sursis, une peine aménageable. Selon le procureur, les prévenus ne pouvaient "bénéficier de l'excuse de naïveté" et invoquer un "séjour mystico-humanitaire", au vu des cercles dans lesquels ils gravitaient dans le Sud-Ouest.

Djebali et El-Baghdadi appartenaient au groupe de Toulouse, une émanation selon l'accusation d'une précédente filière djihadiste dite d'Artigat, un village de l'Ariège, vers l'Irak pendant la guerre, dossier dans lequel le même Djebali a été condamné en 2009. On retrouvait dans ce groupe de Toulouse le demi-frère par alliance de Mohamed Merah, Sabri Essid, lui aussi condamné dans le dossier Artigat. Mais également Jean-Michel Clain qui, avec son frère Fabien, a été la voix de la revendication des attentats parisiens du 13 novembre 2015.

C'est une autre figure du djihadisme dans le Sud-Ouest, l'Albigeois Thomas Barnouin, là encore condamné dans l'affaire Artigat, qui faisait office de trait d'union entre les deux groupes de Toulouse et Albi. Barnouin, Lebrun, Clain et Essid seraient toujours en Syrie, vivants ou morts.