Dans les embouteillages, les grossièretés fusent souvent mais rassurez-vous, c'est bon pour la santé. (Illustration) 1:40
  • Copié
Geoffrey Branger
"P***n", "mer**", "fais chi**". Selon une étude réalisée par des chercheurs britanniques et suédois, les gros mots ont des bienfaits dont on ne se doutait pas jusque-là, ils permettent par exemple de libérer nos émotions, d’être plus fort et de moins ressentir la douleur.

Dans les embouteillages, quand on se cogne le petit orteil contre un coin de table ou quand on casse de la vaisselle en mettant le couvert... Les situations où les grossièretés fusent sont nombreuses. Une étude menée par une équipe de chercheurs britanniques et suédois révèle qu’il ne faut pas se retenir… Dire des gros mots, c’est bon pour la santé !

Dans les rues des grandes agglomérations, le trafic est très souvent surchargé, alors les conducteurs perdent patience et se lâchent. Il n’est pas rare d’entendre quelques noms d’oiseaux : "Tu vas la bouger ta p***n de caisse", "dégage de là gros c**". Bien sûr, la grossièreté, c'est mal, mais parfois, elle peut avoir des vertus, comme l’explique la psychologue Anne Godineau. "Lorsqu’on profère une insulte ou un juron, c’est libérateur pour nos émotions, pour notre colère en particulier, ça permet d’éviter de passer à l’acte et de retrouver une stabilité émotionnelle dans une situation difficile."

Les gros mots soulagent la douleur

Quand on se fait mal, c’est la même chose, les grossièretés fusent. Mélina est une Parisienne de 26 ans, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne faut pas se trouver avec elle quand elle se blesse. "Quand je me cogne dans un meuble, surtout le petit doigt de pied, ça ne pardonne pas, j’insulte tout le monde, la terre entière, tout le monde en prend pour son grade", raconte-t-elle. Et c’est prouvé, le juron agit comme un anti-douleur. "Lorsqu’il y a une douleur physique inattendue, en particulier, le fait d’énoncer un juron va permettre de se sentir plus fort, puissant, on utilise un gros mot, ça permet de se remettre en mouvement et de dépasser la douleur", explique Anne Godineau.

Les responsables de l’étude justifient cet effet "anti-douleur" par l’excitation émotionnelle, elle active le système nerveux autonome, celui qui, en cas de danger imminent, prépare le corps à agir, à réagir. Il libère notamment de l'adrénaline dans le sang et fait aussi augmenter votre fréquence cardiaque, autant de points qui, chimiquement, expliquent la baisse de la douleur.

Les gros mots nous rendent plus fort

Si vous répétez un mot grossier, vous aurez de meilleures performances musculaires, alors avant une séance de sport ou un déménagement, vous savez ce qu’il vous reste à faire. D’autant plus que les gros mots soulagent la douleur, les exercices physiques peuvent paraître moins pénibles et permettre d’accroître l’effort.