Des seringues en prison, "c’est vraiment le degré zéro de la politique"

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Martin Feneau et B.B
Pour Thierry Solère, l’organisateur de la primaire de la droite,donner des seringues aux toxicomanes revient à encourager la consommation.

Le gouvernement, à la suite de l'adoption de la réforme santé de 2016, souhaitait introduire des seringues en prison. Objectif : permettre aux détenus toxicomanes de se droguer sans attraper de maladies infectieuses. Une idée qui soulève nombre de contestations.

"Injecter de l’air, c’est hyper dangereux !" Des seringues proposées à l’infirmerie de la prison ou directement données aux détenus dans leur cellule, c’est dangereux, alerte Jean-François Forget du syndicat pénitentiaire Ufap-Unsa. L’aiguille métallique peut être utilisée, dit-il, comme une arme : "il suffit de planter la seringue dans le cou, la gorge, le bras… Et puis injecter de l’air, c’est hyper dangereux ! Cela peut se retourner contre un détenu ou contre un personnel de surveillance".

"C’est vraiment le degré zéro de la politique". L’objectif, c’est que les détenus toxicomanes se droguent dans de meilleures conditions d’hygiène pour éviter les infections. Mais pour le député Les Républicains Thierry Solère, l’organisateur de la primaire de la droite et du centre, cela revient à encourager la consommation : "on voit, dans les couloirs des maisons d’arrêt, des drogues dures qui circulent. Et aujourd’hui, la seule réponse qu’a ce gouvernement, c’est de vouloir instaurer des seringues. C’est vraiment le degré zéro de la politique : on va leur donner des seringues comme ça ils vont se droguer tranquillement !"

Selon lui, l’Etat devrait plutôt renforcer les fouilles pour confisquer la drogue qui circule en prison.