Quand le melon se mangeait avec du poivre et du vinaigre...

melon
Le melon © Pexels/Susanne Jutzeler
  • Copié
Coraline Brouez , modifié à
Ce mardi, Olivier Poels et la cheffe Stéphanie Le Quellec nous parlent du melon dans l'émission "Le marché de midi" sur Europe 1. Ils sont accompagnés de Julien Godet, producteur de melon et président du Syndicat des melons du Haut-Poitou, pour (enfin) connaître les astuces de pro pour bien choisir son melon.

Le melon est la quintessence de l'été. Il met du peps dans notre assiette avec sa couleur orangée. Mais on est loin de se douter du chemin parcouru par ce dernier pour arriver jusqu'à nous. Olivier Poels et la cheffe du restaurant La Scène à Paris, Stéphanie Le Quellec, reviennent sur son histoire et nous donnent de précieux conseils pour bien choisir son melon dans l'émission Le marché de midi. Sous l’œil expérimenté de Julien Godet, producteur de melon.

Quand le melon se mangeait poivré

Les premiers melons ne sont pas apparu en France mais en Égypte, il y a 2.500 ans. "C'est grâce à la venue des Romains en Égypte que le melon est arrivé en Europe", raconte Olivier Poels. "Mais le melon qu'ils ramènent est très différent de celui que l'on connaît aujourd'hui. Ils avaient la taille d'un pamplemousse et ils étaient très peu sucrés. On ne le considérait pas comme un fruit, mais comme un légume." Pour le déguster, on l'agrémentait souvent de poivre et de vinaigre pour lui donner un peu de goût.

"Le melon arrive en France assez tard, en 495, par Charles VIII, après une de ses campagnes en Italie, du côté de Cantaluppo plus précisément." Une petite ville à proximité de Rome qui était la résidence d'été des papes pour qui les melons étaient cultivés.

"C'est d'ailleurs pour cela que l'une des variétés du Sud de la France porte le nom de la ville", commente le chroniqueur. "Par la suite, de nombreuses variétés sont produites dans la région comme le Morin, le Barbarin ou encore le Citrolin. Puis petit à petit, l'Anjou, la Touraine, puis la Charente vont se mettre aussi à la production importante de melon."

Melon et littérature

Mais c'est surtout dans le Haut-Poitou que le melon se démarque avec une indication géographique protégée depuis 1998. Pour l'obtenir, il faut remplir trois conditions. D'abord, cultiver le melon sur une parcelle qui correspond au cahier des charges de l'appellation du Haut-Poitou (à savoir une terre argilo-calcaire). Il faut ensuite effectuer des rotations longues sur les parcelles pour éviter d'épuiser les sols. Ainsi, un sol ne peut pas dépasser six années d'exploitation d'affilées. Et enfin, le melon doit être sélectionné par un panel d'académiciens qui définissent les variétés aptes à être commercialisées. Une quinzaine de producteurs continuent de travailler dans cette région le melon.

Découvrez notre newsletter gastronomie

Recevez tous les dimanches à 10h notre newsletter "A table !" pour exceller derrière les fourneaux avec les recettes, conseils et trucs & astuces de Laurent Mariotte, ses chroniqueurs et ses invités.

Abonnez-vous ici

Parmi les amateurs de melon, il y en a un des plus célèbres, l'écrivain Alexandre Dumas. Il était tellement fou de melons qu'il offre en 1864 la totalité de son œuvre à la bibliothèque de la ville de Cavaillon, autre ville bien connue pour ses melons, en échange d'une rente viagère de 12 melons par an. La raison ? Le melon est à cette époque un produit de luxe que l'on trouve uniquement sur les tables des hauts dignitaires ou des gens très fortunés. 

Comment choisir un bon melon ?

Aujourd'hui, le melon est un produit plus accessible mais qui reste tout de même un peu élevée. Alors comment faire pour bien le choisir et en avoir pour son argent ? 

La première chose à faire pour être sûre de repartir avec un melon mure, c'est de regarder si le pédoncule commence à cerner ou à se décoller. Si c'est le cas, le melon est prêt à être dégusté. "Ensuite, on peut regarder à l'opposé du pédoncule, la zone pistillaire. On veille à ce que le melon soit suffisamment ferme", explique Julien Godet. Enfin, si vous hésitez entre deux melons de même taille, optez toujours pour le plus lourd. Car cela implique la présence de sucre en plus grande quantité et donc, une période de maturation plus poussée."