Des milliers de manifestants à Paris contre l'euthanasie et l'avortement

Des manifestants anti IVG et euthanasie se sont rassemblés ce dimanche à Paris.
Des manifestants anti IVG et euthanasie se sont rassemblés ce dimanche à Paris. © JULIEN DE ROSA / AFP
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avec AFP
Derrière une banderole de tête proclamant qu'il faut "accompagner la mort, pas la programmer", des milliers de manifestants ont défilé ce dimanche à Paris contre l'inscription du droit à l'IVG dans la Constitution. Ce rassemblement est organisé chaque année à l'échelle nationale autour de l'anniversaire de la loi Veil. 

"Euthanasie, serment d'hypocrite": quelques milliers de personnes ont manifesté dimanche à Paris contre la possible légalisation d'une "aide active à mourir" et l'inscription du droit à l'IVG dans la Constitution, a constaté un journaliste de l'AFP. Derrière une banderole de tête proclamant qu'il faut "accompagner la mort, pas la programmer", les participants à cette 17e "Marche pour la vie" - 20.000 selon les organisateurs - ont rallié dans l'après-midi les Invalides au départ de Montparnasse.

La manifestation nationale est organisée chaque année autour de l'anniversaire de la loi Veil relative à l'interruption volontaire de grossesse (IVG), promulguée le 17 janvier 1975. Elle est organisée par des militants s'inscrivant dans les rangs catholiques conservateurs. Cette année, les organisateurs ont mis en avant le thème de la fin de vie, objet d'un débat en vue d'une possible évolution du cadre légal, plus encore que celui de l'avortement.

"L'interdit de tuer doit rester fondamental"

"Nous nous opposons à l'euthanasie et au suicide assisté", a déclaré avant la manifestation le président de la Marche pour la vie, Nicolas Tardy-Joubert. "Alors que 26 départements français sont privés d'unités de soins palliatifs, nous pensons que la priorité politique doit être portée là", a-t-il ajouté, soulignant que "l'interdit de tuer doit rester fondamental".

 

Dans le cortège coloré de quelques drapeaux à fleurs de lys ou frappés du Sacré-Cœur avaient pris place de nombreux jeunes, d'autres plus âgés, parfois en famille. "On combat pour la beauté de la vie", a dit à l'AFP Hermine Gousseau, 19 ans, une auxiliaire de vie auprès de personnes âgées venue de Lyon, faisant flotter au vent froid un grand drapeau français.

"Défendre la vie de la conception jusqu'à la mort naturelle"

Alexis Gaudillère, étudiant de 24 ans, s'est lui déplacé pour "défendre la vie de la conception jusqu'à la mort naturelle" et "faire comprendre à la société qu'il y a des alternatives à cette culture de mort diffusée par le gouvernement". "Fatalement, on va pousser les vieux qui sont sur des lits d'hôpital ou dans les Ehpad" à demander à mourir, en leur laissant penser qu'ils sont "des charges pour tout le monde", redoute Benoît, un Parisien de 60 ans, qui n'a pas voulu donner son nom. 

Les organisateurs ont profité de la marche pour exprimer leur opposition à l'inscription de l'IVG dans la Constitution, votée par les députés en novembre mais qui devra obtenir l'aval du Sénat pour être effective.