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Gauthier Delomez avec AFP , modifié à
Une cinquantaine d'élus du Périgord ont signé lundi un manifeste pour défendre la filière du foie gras, alors que certains maires écologistes ont annoncé vouloir bannir ce met de leurs réceptions officielles. Sur Europe 1, le président du conseil départemental de Dordogne fustige la volonté des maires écologistes "d'imposer leur mode de vie".

"Soyons fiers de notre foie gras et de nos artisans": 56 élus du Périgord ont pris la plume lundi pour défendre "une filière gastronomique d'excellence" en réponse au choix de certaines mairies écologistes comme Strasbourg, Grenoble ou Lyon de "bannir" le foie gras du menu des réceptions officielles. "A l'heure où les détracteurs du foie gras se multiplient, soyons fiers de notre identité gastronomique et de nos produits", écrivent dans un "manifeste" 56 élus parmi lesquels Jean-Pierre Cubertafon, député Modem de Dordogne, et le président du conseil départemental de la Dordogne Germinal Peiro.

Les Verts veulent "imposer leur mode de vie", fustige Germinal Peiro

"On veut contrecarrer ce que quelques maires d'EELV sont en train d'essayer d'imposer. Ces élus veulent imposer leur mode de vie", affirme sur Europe 1 le président du conseil départemental de la Dordogne, un des lieux réputés pour la fabrication du foie gras. "L'opportunisme politique de quelques-uns ne doit pas mettre en danger l'ensemble d'une filière d'excellence surtout à une période si décisive pour ce secteur", ajoutent les signataires.

Passée quasi-inaperçue en septembre 2020, la décision de la majorité écologiste lyonnaise de proscrire les canapés au foie gras fait réagir cette année, depuis qu'elle a été saluée (mardi dernier) par l'organisation de défense des droits des animaux Peta. Outre Lyon, d'autres comme Strasbourg - depuis juillet 2020 - et Grenoble - depuis 2014 - ont aussi banni le foie gras de leurs cérémonies et évènements. Le maire socialiste de Villeurbanne a pris une mesure similaire en mai 2021.

Une vision "dépassée et déformée" de la fabrication du foie gras

Ces décisions suscitent la "consternation" chez ces élus périgourdins défenseurs du foie gras, qui reprochent à ces maires de s'appuyer "sur une vision dépassée et déformée" de la fabrication du foie gras. "N'en déplaise à certains, l'immense majorité du foie gras est pourtant produite sur le territoire français au sein d'élevages éthiques, de taille réduite et respectant des normes qualitatives drastiques", soutiennent-ils. "Nous condamnons fermement les dérives de l'élevage industriel qui conduit à produire du foie gras d'une qualité déplorable dans des conditions atroces", écrivent-ils encore.

Pour Germinal Peiro, ces décisions sont "une attaque en règle contre les agriculteurs, les éleveurs et ceux qui fabriquent du foie gras. C'est une véritable agression", poursuit le président du conseil départemental de Dordogne sur Europe 1. "Tout le monde défend le bien-être animal. Je ne connais pas un seul éleveur qui ne prend pas soin de ses animaux. D'énormes progrès ont été faits, et il faut continuer à aller dans le sens du bien-être animal. Mais il ne faut pas vouloir interdire l'élevage en France. Aujourd'hui, c'est le foie gras. Demain, ce sera la viande bovine. Des gens veulent interdire le fait qu'on abatte des animaux pour les consommer", regrette Germinal Peiro.

"Il faut préserver les animaux, mais il faut accepter que l'homme, dans la biodiversité, il a sa place", souligne l'ancien député, membre du parti socialiste. Interrogé dimanche sur BFM-TV, le maire de Pau François Bayrou a défendu une filière d'"excellence" en assurant que "le gavage d'aujourd'hui n'a rien à voir avec le gavage d'hier. Je puis vous assurer aujourd'hui que ce gavage est doux. Il ne l'était pas autrefois".