Dépakine : l'Etat va indemniser les victimes sans "chipoter", promet Marisol Touraine

La ministre de la Santé a promis une indemnisation de l'Etat.
La ministre de la Santé a promis une indemnisation de l'Etat. © Damien MEYER/AFP
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avec AFP
La ministre de la Santé Marisol Touraine promet que l'indemnisation des victimes ne passera pas par une taxe sur les produits de santé.

L'Etat va indemniser les victimes de l'antiépileptique Dépakine sans "chipoter" mais n'exclut pas de se retourner vers "d'autres responsables", a indiqué dimanche la ministre de la Santé Marisol Touraine. "Il faut que les victimes soient indemnisées rapidement et simplement. On ne va pas chipoter", a déclaré la ministre au "Grand Jury" RTL-LCI-Le Figaro. "Et s'il (l'Etat) pense que d'autres responsables que l'Etat sont en jeu, alors il va se retourner contre eux", a-t-elle ajouté.

Pas de taxe sur les produits de santé. Le gouvernement a annoncé le mois dernier qu'un fonds d'indemnisation serait voté au Parlement d'ici à la fin de l'année pour les victimes de la Dépakine. Interrogé sur le financement de ce fonds, elle a rejeté l'idée d'une taxe sur tous les produits de santé préconisée récemment par le député socialiste Gérard Bapt, estimant que cela n'était ni "très juste, ni très moral". "Je suis pour que ceux qui sont responsables paient et pas pour que tout le monde mette au pot", a-t-elle dit, en citant l'exemple de la responsabilité du laboratoire Servier dans le scandale du Mediator.

Un manque d'informations indéniable. Marisol Touraine a également reconnu que les autorités sanitaires avaient tardé à informer des risques encourus les femmes en âge de procréer prenant de la Dépakine, un médicament "très important et très utile" et qu'il "n'est pas envisageable de retirer du marché". "Ce qui est absolument nécessaire, c'est que les femmes soient informées et c'est ce qui a manqué jusqu'en 2010", a-t-elle dit. Elle a par ailleurs précisé la mission confiée au début de l'année à deux magistrats concernant les modalités des indemnisations. Ils vont notamment "se prononcer sur le mécanisme de l'indemnisation, sur la date à partir de laquelle on va considérer que l'information devait être donnée, c'est-à-dire la date à partir de laquelle les données scientifiques étaient bien connues, et sur les éventuelles responsabilités des uns et des autres", a-t-elle expliqué.