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Virginie Salmen, édité par Rémi Duchemin
L'Agence internationale de l'énergie, autorité très respectée par les gouvernements et l'industrie, vient de livrer sa feuille de route pour parvenir à zéro émission nette de CO2 d'ici 2050. A 6 mois de la COP26, en novembre en Ecosse, le message est très clair : fini de creuser de nouveaux forages pétroliers ou gaziers.

Jamais, dans son histoire, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) n’avait été aussi catégorique. Mardi, l’instance de référence sur le changement climatique au niveau mondial a livré sa feuille de route pour atteindre l’objectif d’une neutralité carbone en 2050. Les mesures qu’elles préconisent sont radicales : fin, dès maintenant, des nouveaux forages pour trouver du pétrole ou du gaz. Et arrêt de la vente des véhicules thermiques partout dans le monde d’ici 2035. En contrepartie, l’agence promet "d'énormes bénéfices" en termes d'emploi, de croissance économique et de santé.

Multiplication par 8 de la production d'énergie solaire et éolienne

Le pétrole et le gaz appartiennent au passé, argue en substance l’AIE dans sa feuille de route. En clair, il n'y a plus lieu de creuser de nouveaux forages pour extraire du pétrole et du gaz, puisque 90% de la production d'énergie devra être renouvelable d'ici 2050.

Cela passe nécessairement par l'électrification des voitures, la multiplication par huit de la production d'énergie solaire et éolienne, et le recours à l'hydrogène et au stockage de carbone.

"Un besoin d’accompagnement très fort de la part des gouvernements"

Et cela aura un effet positif sur l'emploi, jure l’AIE. "Cette transition, qui est majeure, va avoir un effet net, positif, en termes d’emploi, c’est-à-dire qu’on va avoir plus de créations que de destructions", décrypte Lola Vallejo, directrice du programme climat de l'Institut du développement durable et des relations internationales. "Même si le rapport reconnait qu’il va y avoir une transition et un besoin d’accompagnement très fort de la part des gouvernements."

Il faudra aussi baisser drastiquement, via la rénovation énergétique des bâtiments notamment, les besoins globaux. L’objectif : une demande énergétique globale réduite de 8% en 2050 par rapport à celle d'aujourd'hui. Avec deux milliards d'humains de plus.