En France, 15 millions de personnes sont concernées par le mal-logement, selon le rapport annuel de la fondation Abbé-Pierre. 1:34
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Carole Ferry édité par Antoine Cuny-Le Callet
Selon le rapport annuel de la Fondation Abbé-Pierre publié jeudi, en France, 15 millions de personnes sont concernées par le mal-logement. Et il est encore plus difficile de retrouver un logement pour une personne seule. À l'occasion de la publication de ce rapport, Europe 1 s'est rendue dans une pension de famille pour personne isolée, à Tours.
REPORTAGE

15 millions. C'est le nombre de personnes, en France, qui souffrent de mal-logement, selon le dernier rapport de la Fondation Abbé-Pierre. Le phénomène concernerait davantage les personnes seules que les couples. C'est pourquoi la Fondation met en place des "pensions de famille" pour personnes isolées, des structures qui comportent de vrais logements indépendants tout en permettant une vie en collectivité. Europe 1 s'est rendue à La Bazoche, l'une d'elles, située en plein centre de Tours.

Guillaume, 50 ans, cherche son trousseau dans sa poche : "ça, c’est les clés de la liberté", s'amuse-t-il. Derrière la porte, une kitchenette fait face à une baie vitrée offrant une vue sur le jardin. On trouve également un coin nuit et une salle de bain. Plus jeune, après avoir décroché une licence de géographie, Guillaume rêvait d’être prof. Mais une tumeur au cerveau le plonge progressivement dans la marginalité. A la Bazoche, il revit doucement : "On est chez soi mais on n’est pas seul. Il y a des parties communes, on peut échanger, rire… s’engueuler parfois. C’est là qu’on réapprend la vie."

"Ils se recréent une famille"

A midi les repas se prennent en commun. Autour de la table, on trouve tous les profils : un ancien policier brisé par son divorce, une ex-maquilleuse de spectacle. Ensemble ils se préservent de l'isolement, selon la responsable Delphine Picard : "Beaucoup d’habitants nous disent que quand ils arrivent ici, ils se recréent une famille. Les gens reprennent leur place de citoyen [et] sont capables de refaire des choix de vie."

Les locataires restent aussi longtemps qu'ils le souhaitent. Ils doivent payer un loyer de 200 euros par mois, une fois les APL déduites. Un prix qui comprend les repas en commun et l'accès à la laverie.