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Gauthier Delomez
Brigitte Macron préside ce jeudi une conférence de l'Unesco sur la lutte contre le cyberharcèlement. Parmi les pistes envisagées, le rehaussement de l'âge légal d'accès aux réseaux sociaux, fixé aujourd'hui à 13 ans. Sur Europe 1, le psychologue de l'enfance Samuel Comblez met plutôt en avant un numéro de téléphone, le 30 18, pour lutter contre le phénomène.

Comment lutter efficacement contre le cyberharcèlement, notamment chez les plus jeunes ? Dans une vidéo enregistrée il y a quelques jours, et relayée par le Parisien, la première dame Brigitte Macron, qui préside jeudi une conférence de l'Unesco sur le sujet, évoque des pistes dans une salle de classe et charge les réseaux sociaux, comme Facebook, Instagram et TikTok. "Ils ont fait des propositions qui sont de bonnes intentions, mais il est urgent de mettre en place des solutions", affirme-t-elle face à des élèves. Parmi ces pistes, le rehaussement de l'âge légal d'accès à ces réseaux sociaux, de 13 à 14 ou 15 ans.

Apprendre les jeunes à se servir des réseaux sociaux

Invité d'Europe Midi, Samuel Comblez, psychologue de l'enfance et de l'adolescence estime effectivement qu'il est "nécessaire de réfléchir" à augmenter l'âge légal d'accès, tout en nuançant : "La problématique va rester la même. À un moment, il faut que les jeunes apprennent à se servir de ces outils qui sont extrêmement puissants".

Les cas de cyberharcèlement peuvent aboutir à des drames. Face à cela, le psychologue également directeur des opérations de l'association e-Enfance, met en avant l'accompagnement du mineur "par ses parents dans les usages premiers qu'il va faire de ses outils numériques. À 13 ou 15 ans, ce sont des jeunes qui ont besoin qu'on leur enseigne comment se servir de ces outils", poursuit Samuel Comblez. "Repousser l'âge sera peut-être une forme de réponse, mais cela ne remplacera pas l'éducation et l'accompagnement des parents et des enseignants", affirme-t-il.

Le 30 18, un numéro de téléphone dédié aux victimes de cyberharcèlement

"Quand on s'expose, on risque de recevoir des messages, des commentaires, etc", souligne le psychologue de l'enfance, pointant que toutes les publications peuvent rester très longtemps sur Internet. Il met toutefois en avant un numéro de téléphone, le 30 18, que son association gère et qui est spécialement dédié à la cyberviolence. "Notre service a la capacité de faire retirer rapidement des contenus quand il y a des problématiques de cyberharcèlement. Il ne faut pas hésiter à faire usage de ce numéro parce qu'on est tiers de confiance auprès de la majorité des réseaux sociaux", assure Samuel Comblez.

Le directeur des opérations de l'association e-Enfance confirme qu'il y a "des moyens d'action. On a souvent l'impression que quand il s'agit d'Internet, rien n'est possible. Ce n'est pas tout à fait vrai : il existe des services comme le nôtre qui ont la capacité d'agir", appuie Samuel Comblez. Un numéro de téléphone à retenir pour tous les jeunes et les parents qui craignent des situations de cyberharcèlement.