Police Défenseur des droits 1:54
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Salomé Legrand, édité par , modifié à
Après l'IGPN, le Défenseur des droits Jacques Toubon a rendu lundi son sixième et dernier rapport annuel. Il appelle notamment à sortir des "logiques guerrières" à propos du maintien de l'ordre.

Alors que l'Inspection générale de la police nationale a rendu lundi publics ses chiffres pour 2019, avec une augmentation de 23% du nombre d'enquêtes de "la police des polices", le Défenseur des droits Jacques Toubon a lui aussi rendu son rapport annuel. Entre autres remarques et considérations, il alerte sur "une crise de confiance entre la police et les citoyens".

Dans son rapport, Jacques Toubon fait état d’une hausse de presque 30% des dossiers liés à la "déontologie de la sécurité" l’an dernier. Près de 2.000 contestations ont été reçues au cours de cette année 2019, marquée en partie par la mobilisation des "gilets jaunes".

Des poursuites disciplinaires pas engagées

Les services du Défenseur des droits ont conclu à un manquement des forces de l’ordre dans seulement 10,7% des cas, mais Jacques Toubon appelle à "une prise de conscience des autorités" pour sortir des "logiques guerrières". Il note au passage que depuis six ans et le début de son mandat, il a réclamé l’engagement de poursuites disciplinaires dans 36 dossiers, mais aucune n’a été suivie d’effet.

Par ailleurs, Jacques Toubon, qui quittera ses fonctions en juillet, demande à mettre en place une traçabilité des contrôles d’identité opérés par les forces de l'ordre pour évaluer la façon dont ils sont mis en œuvre, ainsi que leur utilité.

"Sentiment d'abandon"

Autre grand sujet de préoccupation du Défenseur des droits, en résonance avec la mobilisation des "gilets jaunes", le recul des services publics. Les équipes de Jacques Toubon ont recensé 62.000 réclamations en 2019. Il déplore la dématérialisation à marche forcée de ces services publics et la fracture numérique qui s’accroit dans le pays, avec "le sentiment d’abandon d’un certain nombre de populations".