La directeur de la PJ de la zone Sud a été démis de ses fonctions (Illustration). 1:43
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, avec AFP , modifié à
Éric Arella, le directeur zonal de la police judiciaire à Marseille, a été démis de ses fonctions par le directeur général de la police nationale Frédéric Veaux pour rejoindre l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) à partir du lundi 10 octobre prochain. Il sera remplacé par Dominique Abbenanti.

Le directeur général de la police nationale (DGPN) Frédéric Veaux a démis de ses fonctions Éric Arella, le directeur zonal de la PJ à Marseille, une fonction qu'il occupait depuis 2015. Éric Arella va rejoindre l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) à partir du lundi 10 octobre prochain. C'est Dominique Abbenanti, jusqu'ici attaché de sécurité intérieure à Alger, qui va le remplacer. Celui-ci a auparavant occupé un certain nombre de postes dans le domaine judiciaire notamment comme sous-directeur de la police technique et scientifique (PTS) et aussi plusieurs fois chef d'antenne de la PJ.

"Déloyauté" et mauvais résultats

Selon une source policière à Europe 1, Éric Arella a fait preuve de "déloyauté" vis-à-vis du DGPN Frédéric Veaux ce jeudi. En cause également, les mauvais résultats sur le nombre d’homicides records à Marseille, malgré les moyens engagés. Cette démission intervient au lendemain d'une manifestation à Marseille contre la réforme de la PJ.

Le directeur central de la PJ dément avoir démissionné

L'ex-directeur zonal Éric Arella a quitté l'hôtel de police de Marseille en début d'après-midi, après avoir été longuement applaudi. Annoncé comme démissionnaire par plusieurs sources et des médias, dont Le Parisien, le directeur central de la PJ Jérôme Bonet dément avoir remis sa démission au DGPN.

"Un mode de gestion autoritariste", dénonce l'Afmi

L'éviction vendredi du directeur de la police judiciaire (PJ) de la zone Sud Eric Arella est "inquiétante" et reflète un "mode de gestion autoritariste", a estimé dans un communiqué l'Association française des magistrats instructeurs (Afmi). "Cette décision hâtive et manifestement prise en réaction à l'accueil réservé au DGPN par les fonctionnaires de police de ce service (...) est inquiétante et significative d'un mode de gestion autoritariste, qui ne tolère aucune manifestation d'opposition et interdit tout réel débat interne", indique l'Afmi.

Les juges d'instruction apprennent la nouvelle "avec stupeur"

Dans un communiqué distinct, les juges d'instruction de Marseille ont, eux, indiqué avoir appris "avec stupeur" l'éviction d'Eric Arella et expriment leur "vive inquiétude" à l'égard de ce projet de réforme, contesté par la majorité des enquêteurs de la PJ.

"Les juges d'instruction de Marseille tiennent à exprimer leur vive inquiétude à l'égard de cette réforme qui aura pour conséquence de remettre en cause leurs capacités d'action dans le cadre des affaires criminelles les plus complexes, les plus graves et les plus sensibles", indiquent-ils. Les magistrats s'inquiètent également de la "méthode" utilisée pour mener à bien cette réforme, assurant qu'elle "impacte les conditions dans lesquelles (les juges, ndlr) travaillent quotidiennement avec les services de la police judiciaire".