Covoiturage sur le périphérique parisien : «Le gain de temps, la boussole des automobilistes, n'est pas avéré»
Au micro d'Europe 1 Midi week-end, Richard Delepierre, maire Modem du Chesnay-Rocquencourt, explique pourquoi il accueille "avec prudence" l'arrivée de la voie réservée au covoiturage sur le périphérique parisien, une partie de l'A1 et l'A13. Sa commune, est directement concernée.
Au retour des vacances d'hiver, les Franciliens vont devoir s'adapter à un nouveau changement. À partir du lundi 3 mars, le covoiturage se met en place pendant au moins six mois sur la voie de gauche du périphérique parisien, une partie de l'A1 et de l'A13. Un dispositif actif aux heures de pointe. Une nouvelle que Richard Delepierre, maire Modem du Chesnay-Rocquencourt, commune directement concernée par la mesure avec deux entrées de l'A13 sur son territoire, accueille "avec prudence".
"Une expérimentation peu préparée avec beaucoup de contraintes"
S'il se dit séduit sur le papier de l'idée du covoiturage, il rappelle qu'aux heures concernées, "l'A13 et les transports en commun sont saturés". Dans un "système déjà fragile où le moindre accident, les moindres travaux" sont synonymes très rapidement d'un emballement des embouteillages, l'édile a le sentiment "d'une expérimentation peu préparée avec beaucoup de contraintes".
Passant sur "les interrogations sur la réalité de la lutte contre la pollution" de cette mesure, Richard Delepierre rappelle que "la véritable boussole des gens qui se déplacent le matin, c'est le temps de parcours". "Le principe de covoiturage sur le papier est extrêmement séduisant mais pour covoiturer, il faut aller chercher déjà l'autre personne, ça prend du temps. Et si vous mettez plus de temps à aller la chercher qu'à en gagner sur la voie réservée..."
Une mesure qui n'est pas accompagnée
"Donc la question du gain de temps réel qui va être finalement la vraie boussole pour les utilisateurs des voitures, elle n'est pas avérée et donc ça nous interroge." Et le maire de faire remarquer que cette mesure ne s'accompagne pas "d'un système de service clair, avec des espaces de covoiturages, des applis ou une mise en place de car express..."