Obligation vaccinale : dans les Vosges, le départ d'un médecin réfractaire crée un désert médical

La vaccination obligatoire des personnels soignants créée des déserts médicaux dans les campagnes 1:31
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Mélina Facchin, édité par Clément Perruche
Ce mercredi, l'obligation vaccinale des soignants est entrée en vigueur. Dans la commune de Charmois-l'Orgueilleux, dans les Vosges, le médecin généraliste refuse de se faire vacciner et a donc plié bagage. Il était le seul médecin de cette petite commune de 600 habitants, qui vivent désormais dans un désert médical. Reportage.
REPORTAGE

Contraints de se faire vacciner, les personnels soignants sont désormais obligés de montrer patte blanche s'ils veulent exercer leur métier. A la campagne, où les médecins se font rares, les départs sont problématiques. Dans commune de Charmois-l'Orgueuilleux, une commune de 600 habitants des Vosges, le médecin généraliste refuse de se faire vacciner et a donc décidé de plier bagage. Ses patients se retrouvent donc sans médecin et sont très inquiets.

"J'ai le droit de choisir"

Après 37 ans d'exercice, le docteur Gauthier Bein a fermé son cabinet ce mercredi matin. L'obligation vaccinale à laquelle il est désormais soumis et qu'il refuse catégoriquement a accéléré son départ à la retraite. "Je suis un citoyen et j'ai aussi le droit de choisir si je veux me faire injecter ce produit ou pas", explique le médecin, qui se dit "inquiet" pour ses patients.

La solution ne serait-elle pas de se faire vacciner rapidement ? "Je ne pense pas que le bénéfice soit de me faire injecter le produit", retorque le généraliste.

Les patients inquiets

Après la fermeture du cabinet du docteur Bein, ce sont ses 1000 patients qui sont inquiets. Ils vivent désormais dans un désert médical. "On va se retrouver sans médecin. Le problème, c'est que quand on appelle les autres médecins à dix, quinze kilomètres, ils sont complets", explique Aurélie, la gérante d'un bar du village. Pour le maire de la commune, Eric Del Missier, le village va inévitablement devenir un désert médical. "Un service qui s'en va ne reviendra jamais."

Le maire a proposé des solutions à l'Agence régionale de santé (ARS), par exemple faire venir un médecin de ville au moins un jour par semaine. Mais pour l'instant, il n'a obtenu aucune réponse.