Depuis l'instauration du passe sanitaire, nombreux sont les soignants qui ont refusé le vaccin et restent suspendus. Ils seraient 4.000 selon la fédération hospitalière de France. 1:27
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Stéphane Burgatt , modifié à
Alors que les pénuries hospitalières restent inquiétantes, la France est un des tout derniers pays européens à maintenir l'interdiction. Depuis l'instauration du passe sanitaire, nombreux sont les soignants qui ont refusé le vaccin et restent suspendus. Ils seraient 4.000 selon la fédération hospitalière de France, à l'image de cette infirmière rencontrée par Europe 1.

Pour défendre le système de soin et pour la réintégration des personnels soignants, pompiers ou encore éducateurs non-vaccinés, des manifestants défileront ce samedi à Lyon. Le départ de la mobilisation est donné à 13h30, sur la place Bellecour. Il s'est passé plus de 500 jours depuis la loi du 5 août 2021, qui impose la vaccination contre le Covid-19 à tous les professionnels de santé. Bon nombre de soignants non-vaccinés se sont retrouvés sur le carreau ou ont dû se réorienter. La Fédération hospitalière de France estime leur nombre à 4.000, à l'image d'Anna-Maria, une infirmière d'Aix-en-Provence rencontrée par Europe 1.

D'infirmière à femme de chambre

Après quinze ans d'exercice en soins intensifs, urgences ou encore maisons de retraite, elle vit aujourd'hui de petits boulots. "Chez des maraîchers. J'ai aussi fait de l'intérim, où ils m'ont envoyé dans des magasins pour faire des inventaires. Et là, actuellement, je travaille dans un hôtel en tant que femme de chambre. Oui, c'est une galère", explique-t-elle.

Malgré les conséquences, cette mère de famille assume son choix. "C'est dur financièrement parce que j'ai perdu une bonne partie de mon salaire et comme tout le monde, il y a le crédit à rembourser, les frais, les enfants. Il y a beaucoup de choses à payer, mais ils ne m'auront pas sur ça", ajoute l'infirmière.

"On voit qu'il y a des besoins !"

Avec la porte entrouverte par la Haute Autorité de santé qui doit livrer ses conclusions d'ici la fin du mois, Anna-Maria espère maintenant être réintégrée. "Oui, j'ai espoir. Même si on nous a dit 'les collègues ne veulent pas que vous reveniez'. Moi, mon métier me manque énormément. J'ai fait trois années d'études d'infirmière, plus une année de spécialisation. C'est tout ça que je laisse. Et puis on voit qu'il a des besoins !", enrage-t-elle.

Cette infirmière dénonce une hypocrisie du système en place, avec des soignants qui ne seraient plus sérieusement suivis sur leur dose de rappel.