En Guadeloupe, la situation sanitaire empire de jour en jour. 1:24
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Matthieu Bock, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Désormais classée zone "d'alerte maximale", la Guadeloupe voit le coronavirus fortement progresser sur son territoire de jour en jour. Au CHU de Pointe-à-Pitre, trois fois plus de patients ont été admis sur les quatre dernières semaines que lors de la première vague.

Pas moins de 16 morts en une semaine, alors qu'on en dénombrait 26 depuis le début de l'épidémie. Seul territoire avec Marseille placé en zone "d'alerte maximale" mercredi par le gouvernement, la Guadeloupe voit sa situation sanitaire empirer de jour en jour. Au CHU de Pointe-à-Pitre, les malades affluent chaque jour un peu plus, à tel point que les tables de la cantine de l'hôpital ont laissé place à des lits médicalisés. "Nous avons reçu un total de 94 patients en réanimation depuis un mois, contre 31 lors de la première vague", explique au micro d'Europe 1 Marc Valette, chef de ce service. 

"Trois fois plus de patients" que lors de la première vague

"En quatre semaines, on a donc admis trois fois plus de patients que sur huit semaines, lors de la première crise", poursuit-il. Quant au nombre maximal de patients présents en même temps en réanimation, il est monté "à 28, contre 20 au printemps dernier". Des chiffres révélateurs de la progression du Covid-19 sur l'île, où le nombre de contaminations explose. Un quart des tests y sont positifs, soit quatre fois plus que la moyenne nationale. Plus de 1.000 cas ont été recensés en une semaine, contre 3.000 depuis le mois de mars. 

Des soignants "presque en burn-out"

Un afflux de nouveaux patients qui épuise les équipes médicales locales. "Ils sont presque en burn-out", confirme Pierrick Tristant, un infirmier de Perpignan qui fait partie des 36 soignants que l'État a envoyé en renfort. "Ça me paraissait évident de venir aider cette population qui en a un grand besoin." Pourtant, ces nouvelles troupes ne sont pas suffisantes.

Alors la ministre des Armées Florence Parly a annoncé mercredi soir sur Twitter le déploiement de 37 personnels soignants militaires supplémentaires sur place pour "faire fonctionner jusqu'à 8 lits de réanimation". Des renforts qui seront certainement accueillis à bras ouverts. Même si en Guadeloupe, on espérait voir débarquer une cinquantaine d'hommes.