Les Français consomment chaque année près de 7 kilos de fruits exotiques (illustration). 1:29
  • Copié
Benjamin Peter
Les Français consomment un peu plus de sept kilos de fruits exotiques par an. Une consommation en augmentation ces dernières années. Mais ces fruits sont souvent coûteux et au bilan carbone défavorable. En France, certains producteurs ont réussi le pari de faire pousser ces fruits exotiques en métropole.

Les kiwis, grenades et autres produits exotiques traversent bien souvent les océans et les continents pour ensuite finir dans nos corbeilles à fruits. Dorénavant, il sera possible de faire sa cueillette en France métropolitaine, là où certains agriculteurs ont réussi à faire pousser ces produits exotiques et à vendre le fruit de leur labeur en circuit court. 

Une forêt tropicale dans les Pyrénées-Orientales

Comme chez Frédéric Morlot. Dans son exploitation des Pyrénées-Orientales, au pied du pic du Canigou, le producteur a implanté une véritable forêt tropicale sur 2.000 mètres carrés. Un pari lancé il y a cinq ans. Il produit, en tout, plus de 50 espèces différentes de fruits de la passion, citronnelle, vanille, mangue ou goyave.

"C'est ce qu'on appelle la goyave fraise. Une merveille en bouche. C'est vrai que nous, Français, on adore faire tout rentrer d'ailleurs. Ça prouve que ça vaut le coup de s'embêter parce qu'on en arrive à avoir de très, très belles choses", se désole Frédéric Morlot. 

Des fruits parfois deux fois moins chers

Pour réussir son pari, le producteur a travaillé la terre et sélectionné des variétés anciennes, ce qui lui permet de produire sous serre sans avoir à les chauffer. "Je ne vois pas l'intérêt de chauffer des serres pour faire de l'exotique, puisque, de toute façon, on va devoir claquer un maximum d'énergie fossile pour produire la même chose que ce qu'on va faire ailleurs, etc. Le challenge, c'est de produire avec le climat du lieu. On se débrouille", insiste-t-il.

Il se débrouille tellement bien que le circuit court lui permet, aussi, de produire des fruits parfois deux fois moins chers que ceux du bout du monde et bien meilleurs puisqu'ils peuvent être cueillis mûrs. Et la formule séduit, au point que, pour répondre à la demande, il espère multiplier par sept son exploitation d'ici trois ans.