Consistoire de Paris : carton presque plein pour Joël Mergui sur fond d'abstention

Consistoire de Paris, Joël Mergui crédit : BERTRAND GUAY / AFP - 1280
À l'issue de ce renouvellement d'une partie du conseil du Consistoire, Joël Mergui est assuré d'être réélu président en janvier prochain © BERTRAND GUAY / AFP
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avec AFP , modifié à
Avec 12 candidats élus sur les 13 de la liste qu'il présentait, l'actuel président du Consistoire est assuré d'être réélu en janvier prochain.

Les élections au Consistoire de Paris, qui gère les affaires religieuses de la première communauté juive d'Europe, ont été dominées dimanche par la liste présentée par le président Joël Mergui, qui a remporté 12 des 13 sièges à pourvoir, a annoncé l'institution.

Forte abstention. Quelque 29.000 adhérents étaient appelés à désigner 13 des 26 membres - bénévoles - du conseil, renouvelé par moitié tous les quatre ans. L'élection a été marquée par une forte abstention, seuls 3.713 votes ayant été exprimés, selon des chiffres communiqués par le Consistoire.

Une confortable majorité pour le président. Joël Mergui, 59 ans, président du Consistoire de Paris presque sans discontinuer depuis 2006 et du Consistoire central depuis 2008, n'était pas sortant dimanche. Mais l'homme fort de l'institution consistoriale présentait 13 candidats sous la bannière d'"Osons le judaïsme", appelant à l'unité "au lieu de nous disperser".

Douze de ses candidats ont été élus, dont cinq femmes. Joël Mergui, qui conserve en outre près de 10 alliés parmi les administrateurs non-sortants, est donc assuré d'être réélu en janvier président du Consistoire de Paris par le conseil, qui compte désormais 10 femmes parmi ses 26 membres.

Deux concurrents déçus. Son principal concurrent, David Revcolevschi, 47 ans, avait fait campagne sous le signe du renouvellement en menant une liste de neuf candidats. Il n'a obtenu qu'un siège, le sien. Evelyne Gougenheim, 61 ans, qui avait défié Joël Mergui au Consistoire central en 2016 en dénonçant un manque de démocratie interne et d'ouverture aux femmes comme à la diversité du judaïsme, n'a pas été élue.

 

Un consistoire centenaire

Établie par Napoléon en 1808, l'institution consistoriale est considérée comme représentative du culte israélite, même si d'importantes sensibilités (libéraux, massorti, loubavitch...) ne sont pas sous sa tutelle. Ses détracteurs lui reprochent de s'être polarisée sur le courant traditionaliste voire orthodoxe du judaïsme français. Elle entretient et anime les synagogues, emploie les rabbins, certifie les produits casher et administre la vie juive (naissances, mariages, rites funéraires...).

Un Consistoire central fédère les 16 consistoires régionaux. Celui de Paris et d'Île-de-France, région où vivent 60% des Français juifs, est de loin le plus important, avec 25 millions d'euros de budget annuel - 12 fois celui du Consistoire central - et près de 300 salariés en équivalent temps plein. Il revendique 82 communautés, sans compter une centaine d'oratoires et centres associés ou affiliés, de Paris à Sarcelles et Créteil.