Plus de 100.000 animaux de compagnie sont abandonnés chaque année. 5:00
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Manon Bernard , modifié à
Chaque année, plus de 100.000 animaux domestiques sont abandonnés en France. Et les chiffres explosent en période estivale : en ce mois de juillet, les refuges sont pleins à craquer. Mercredi, le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, Julien Denormandie, a présenté son plan pour lutter contre la maltraitance animale sur Europe 1. 
INTERVIEW

"Un animal de compagnie, ce n’est pas un jouet, pas un consommable", lance Julien Denormandie sur Europe 1. Le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation le déplore : la France est la triste championne du monde des abandons d'animaux domestiques. Ce mercredi, une campagne de communication accompagnée d’un projet de loi est déployée pour tenter d’y mettre fin. Invité d’Europe 1 mercredi, Julien Denormandie présente le dispositif dans Europe midi.

Le 8 juillet dernier, au tout début des vacances scolaires, la Société protectrice des animaux (SPA) lançait déjà un cri d’alarme : il n’y a plus de places dans les refuges. Chaque année, plus de 100.000 chiens et chats sont laissés sur le bord de la route, dont 60.000 pendant l’été. Un constat glaçant contre lequel les associations se battent depuis des années. Le gouvernement a également décidé d’agir avec un projet de loi visant à lutter contre la maltraitance animale. Il a été voté à l’Assemblée nationale et va maintenant être soumis aux sénateurs.

20 millions d'euros pour "mieux accompagner les refuges"

Première étape, le soutien aux 800 associations françaises. Le ministre de l’Agriculture annonce avoir réservé une enveloppe de 20 millions d’euros "pour rénover, agrandir, mieux accompagner ces refuges dans l'accueil des animaux de compagnie". Une partie de la somme sera exclusivement destinée à la stérilisation des chiens et chats. "On sait que c'est un sujet d'ampleur pour les chats errants ou les chats abandonnés. Et ça coûte très cher. Les associations, les collectivités locales sont pleinement engagées dessus et c'est normal que l'Etat soit à leurs côtés", poursuit Julien Denormandie. Autre volet de ce plan pour lutter contre la maltraitance, la création d’un observatoire de la protection animale des carnivores domestiques d’ici à 2022.

Ce qu’il faut, c’est d’abord responsabiliser les propriétaires d’animaux ou ceux qui souhaitent le devenir. L’abandon est souvent la conséquence "d’achats d’impulsion", précise Julien Denormandie. "J’ai quatre enfants. J'ai en tête les moments où vous passez devant des petits chatons ou devant des petits chiots. Et puis, vous savez, l'un de vos enfants vous dit 'ça serait quand même sympa d'en ramener un à la maison'. Parfois, sous l'impulsion, vous procéder à cet achat ou à cette adoption", raconte le ministre de l’Agriculture. Avant d’ajouter : "Mais vous n'avez pas en tête tout ce que cela incombe d'avoir la responsabilité d'un animal de compagnie".

L'abandon encore plus sévèrement puni par la loi

Le projet de loi prévoit justement de créer un certificat de connaissance. Pour adopter un animal, il faudra signer un document regroupant toutes les indications à savoir lorsque l’on ramène une boule de poils à la maison. Des campagnes pédagogiques seront également instaurées dans les écoles pour sensibiliser au bien-être des animaux de compagnie. Enfin, Julien Denormandie veut s’attaquer aux ventes d’animaux en ligne. "Sur Internet, parfois les animaux de compagnie sont vendus dans les catégories jouets", s’alarme-t-il.

Abandonner un animal domestique est un acte de cruauté et de maltraitance envers un être vivant d’ores et déjà puni, jusqu’à deux ans de prison et 30.000 euros d’amende. "Ce projet de loi va alourdir les peines", assure Julien Denormandie. La sanction pourrait ainsi atteindre trois ans d’emprisonnement et l’interdiction de posséder un animal de compagnie.