Comment le boom du troc redéfinie notre manière de consommer

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Fanny Agostini
Vendredi, dans sa chronique "Notre planète", Fanny Agostini explique comment la crise du coronavirus a accéléré la tendance du troc. Les plateformes dédiées ont enregistré au cours des dernières semaines une hausse de 20% de leur taux de fréquentation.

Tous les matins, dans sa chronique "Notre planète", Fanny Agostini nous raconte son quotidien dans sa ferme pédagogique installée à Boisset en Haute-Loire, et met à l'honneur l'environnement, les nouvelles pratiques agricoles et alimentaires ou encore l'économie collaborative. Vendredi, la journaliste se penche sur le troc, une manière de consommer à la fois économique et écolo.

"Echange paire de baskets contre un poulet dodu", "fer à lisser à céder contre six kilos de riz" ou encore "sac à main pour du poisson frais". C’est le style d’annonces que l’on trouve autant sur les réseaux sociaux que sur les plateformes dédiées à Manille aux Philippines. Les sites de troc apparus pendant et après la crise du coronavirus sont légions. La raison est évidente : le manque de rentrée d’argent pour des milliers de familles qui a poussé les personnes à s’échanger des biens matériels contre de la nourriture. Au Vénézuela, ce système, qui était déjà massivement employé, se transforme pour certains en seul et unique façon de faire ses courses.

Une pratique de plus en plus plébiscitée

En France aussi le troc connaît un succès grandissant. Quand on passe en revue les annonces, on remarque que les échanges ne sont pas forcément orientés sur les denrées alimentaires, mais des plateformes comme My Troc ont vu leur fréquentation augmenter de plus de 20% ces dernières semaines avec des centaines de nouveaux inscrits par jour, confie Floriane Addad, la présidente et fondatrice du site. On y trouve des annonces insolites tel que : "échange scooter contre carriole pour chevaux", "timbres de collection contre graines de tomates" ou encore ce "lave-vaisselle quasi neuf qui cherche un nouveau propriétaire en échange de cours de maraîchage." Une tendance se dessine : celle d’une économie parallèle qui ne vient pas supplanter les échanges marchands, mais qui prend tout de même une place indéniable.

Seconde vie

Les transactions vont bon train et ce n’est pas près de s’arrêter, Une étude Ipsos a révélé que chaque foyer français possède près d’une centaine d’équipements électriques souvent laissés à l’abandon. Et en fonction de l’habitation ces chiffres varient de 73 équipements pour les appartements à 118 pour les maisons. De quoi troquer encore et encore, et faire tourner ces biens de main en main sans jamais plus qu’ils ne prennent la poussière. Voilà qui vient révolutionner notre façon de consommer en valorisant d’avantage l’usage d’un produit plutôt que sa possession. Ce qui a la vertu de ne pas, ou en tous cas de moins, utiliser les ressources fournies par la planète.