Une entreprise bretonne a eu l’idée d’utiliser le pouvoir filtrant des roseaux pour nettoyer les eaux usées (Illustration). 1:18
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Delphine Schiltz , modifié à
En France, entre 4 et 5 millions de foyers ne sont pas raccordés au tout à l’égout, en particulier dans les zones rurales. Une entreprise bretonne, Aquatiris, a eu l’idée d’utiliser le pouvoir filtrant des roseaux pour nettoyer les eaux usées. Une solution qui présente de nombreux avantages.

La conférence mondiale de l’ONU sur l’eau s’ouvre ce mercredi avec pour enjeu de favoriser l’accès à des services d’assainissement aux 4 milliards de personnes dans le monde qui en manquent. En France, entre 4 et 5 millions de foyers ne sont pas raccordés au tout à l’égout, en particulier dans les zones rurales. Une entreprise bretonne, Aquatiris, a eu l’idée d’utiliser le pouvoir filtrant des roseaux pour nettoyer les eaux usées. Une solution qui présente de nombreux avantages. Europe 1 s'est rendue chez un particulier dans le Perche.

Une alternative à la fosse septique

Des roseaux pour nettoyer les eaux usées, ça s’appelle la phytoépuration. Une entreprise bretonne – Aquatiris – a eu l’idée de développer ce type de solution d’assainissement individuel pour les particuliers. Une alternative à la fosse septique qui a séduit ce retraité installé dans le Perche.

Des gravillons, du sable, et des roseaux : sur son terrain verdoyant, un peu en pente, Jean-Luc a fait installer ce jardin rustique qui recueille et traite les eaux usées de sa maison. Une solution qui s’adresse à ceux qui ne sont pas raccordés au réseau. "Pour tous ceux qui n’ont pas le tout à l’égout, c’est la solution parfaite. Ici, le tout à l’égout est à des kilomètres : on ne va pas traverser tous les champs ! Et, en plus c’est écologique", explique-t-il.

95% à 98% d'efficacité

Ce sont les micro-organismes et les racines qui digèrent les saletés des eaux usées. Contrairement à la fosse septique, pas de rejet de CO2 ou de méthane. Et c’est efficace : 95% à 98% d’épuration grâce aux plantes. Il est possible d’observer le résultat en bout de course. "L’eau est très très claire", confirme Jean-Luc, "par la suite, elle peut repartir dans les nappes phréatiques".

Edwige Le Douarin, co-fondatrice d’Aquatiris, s’est inspirée de stations communales qui utilisent ce système. "Il fait le travail d’assainissement, ça c’est l’utile. Et puis en plus, il embellit le jardin des plantes vertes qui sont amenées à fleurir. Ça, c’est l’agréable. On joint l’utile à l’agréable !".

Pas besoin de vidange, ni de changement de filtre, mais la solution reste plus chère : entre 11.000 et 13.000 euros.