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Lionel Gougelot // Crédit photo : LOIC VENANCE / AFP , modifié à
Les producteurs de bio se rassemblent devant l’Assemblée nationale ce mercredi. Ils estiment être les grands oubliés du gouvernement, qui n’a débloqué qu’une soixantaine de millions d’euros, pour réanimer une filière au bord de l'asphyxie.

Les exploitants de cette filière se considèrent comme les laissés pour compte du plan du gouvernement annoncé la semaine dernière pour calmer la colère des agriculteurs. Ils estiment que l'agroécologie est négligée par Gabriel Attal. Que le gouvernement a fait trop de concessions aux agriculteurs aux dépens d'un modèle agricole selon eux plus vertueux.

Ils réclament un vrai plan bio pour leur filière qui traverse une crise depuis deux ans. Parmi les manifestants ce mercredi midi, il y aura Sophie Tabary, agricultrice bio dans le département de l'Aisne.

Une filière en danger

Une exploitation de 100 vaches laitières et trois hectares de cultures maraichères, converties en bio depuis plus de 15 ans. Sophie Tabary, agricultrice à Lerzy dans l’Aisne se bat pour préserver son modèle. Mais la crise est là. Avec la baisse de la consommation des produits bio, la filière est en danger.

"Les difficultés, ça fait deux ans qu’on en parle : il y a 30 % de surproduction due au fait que les marchés se sont effondrés, que les gens ont moins consommé à cause de l’inflation et de la crise en Ukraine. On galère beaucoup, il y a beaucoup de fermes bio qui sont en grand danger, des coopératives qui sont en danger aussi. On a peur qu’il y ait des gens qui quittent le bateau. S’ils le lâchent, ce ne sera pas parce qu’ils n’y arrivent pas techniquement, mais parce qu’ils n’y arrivent pas économiquement", assure l'agricultrice.

"C'est la goutte de trop"

Et comme tous les acteurs de la filière bio, Sophie Tabary qui préside également le réseau des agriculteurs bio dans les Hauts-de-France, s’estime oubliée par le gouvernement dans les annonces pour répondre au malaise agricole. Elle se dit en colère par ailleurs contre la suspension du plan Ecophyto, de réduction des utilisations des pesticides, annoncée la semaine dernière.

"C'est la goutte de trop. Pour nous, c'est un retour en arrière. On essaie de faire marcher un modèle qui soit plus respectueux de l’environnement et on nous parle de transitions à tour de bras, de planification. Tout à coup, il y a une manifestation d’agriculteurs et il n’y a plus rien qui se fait, ce n’est pas possible", s'agace-t-elle.

Ce mercredi midi, Sophie sera devant l’Assemblée nationale pour défendre la transition écologique en agriculture. Avec un regret, celui de ne pas peser suffisamment face à l’agriculture conventionnelle.