Colère des agriculteurs : la FNSEA va publier «une quarantaine de revendications», bloquer Paris pas une «option» à ce stade

fnsea
La FNSEA, premier syndicat agricole français, communiquera mercredi soir une "quarantaine" de "revendications claires". © LOIC VENANCE / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
La FNSEA, premier syndicat agricole français, communiquera mercredi soir une "quarantaine" de "revendications claires", et indique n'"exlure aucune option" quant au blocage de Paris ou du pays si les agriculteurs n'étaient pas "entendus", a indiqué mercredi son président Arnaud Rousseau.

La mobilisation des agriculteurs français s'accentuait mercredi avec des barrages routiers pour faire pression sur le gouvernement et obtenir des réponses rapides à leur "rage" et leurs revendications. Mardi, le mouvement avait été endeuillé par le décès d'une agricultrice et de sa fille à un barrage. "Cette colère est inédite pour le monde agricole, ça fait très longtemps qu'on n'a pas eu un tel niveau d'engagement. D'ici vendredi près de 85 départements vont mener des actions, de manière continue et sporadique", a déclaré Arnaud Rousseau sur France 2.

"Les agriculteurs ne sont pas des gens avec qui il faut jouer"

"Nos manifestations sont déclarées, on a dit qu'il ne fallait pas de violence, car parfois elle n'est pas très loin. La violence n'est pas une réponse à ce qui se passe en ce moment. Sécurisation, responsabilité... tout cela ne tiendra que si rapidement on a des réponses très concrètes car les agriculteurs ne sont pas des gens avec qui il faut jouer", a-t-il prévenu au micro de franceinfo. "Personne n'a intérêt à l'escalade", a souligné le président de la FNSEA.

"On va réunir ce matin le conseil d'administration de la FNSEA, puis, ensuite l'ensemble de nos représentants territoriaux" et le syndicat "communiquera "ce soir", "en fin de journée", "un peu plus d'une quarantaine" de "revendications claires" par rapport à "l'accumulation de ce qu'on subit".

Trois thématiques : la dignité, la reconnaissance et l'exercice du métier

Ces revendications tourneront autour de trois thématiques, "la dignité du métier, il faut qu'on change d'état d'esprit, la reconnaissance du métier ; le juste revenu, les prix, la question de l'eau et des produits phytosanitaires ; et l'exercice du métier, les contrôles, la sur-administration et les normes", a détaillé Arnaud Rousseau. "On aura aussi un timing : car il y a des choses dont on a besoin tout de suite, mais il y a aussi des choses du cadre européen, et on sait très bien que ce ne sera pas trois jours qui suffisent", a-t-il ajouté.

À la question du journaliste de France 2 qui lui demandait si bloquer le pays était un objectif, M. Rousseau a répondu "non pas du tout, bloquer le pays c'est un moyen pour obtenir rapidement des décisions. Une fois que la mèche est allumée, les agriculteurs veulent aller jusqu'au bout, il n'y a pas d'esprit de recul. Ce qui permettra que chacun rentre chez lui de manière apaisée c'est qu'il comprenne que les choses vont changer".

À ce stade, bloquer Paris n'est "pas une option"

Également interrogé sur un éventuel blocage de Paris, il a répondu que "non, à ce stade ce n'est pas une option, mais encore une fois tout dépendra de la manière dont les réponses sont formulées, nous n'excluons aucune option. Si les choses ne devaient pas être entendues, si finalement il y avait une forme de mépris ou une forme d'incapacité à répondre à nos questions, les choses pourraient évoluer".

Mardi, Arnaud Gaillot, président des Jeunes agriculteurs, avait aussi estimé que bloquer Paris n'était pas "le but" car "s'il faut en arriver là, ça va devenir usant", mais "s'il le faut, potentiellement on y réfléchira et on le fera".