1:54
  • Copié
Sandrine Prioul // Crédit photo : Jean-Marc Barrere / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
À quelques jours de l'ouverture du Salon de l'agriculture, la Confédération paysanne a décidé de prendre le contre-pied. Le syndicat appelle ses adhérents à ouvrir les portes de leurs exploitations pour faire un salon à la ferme. Objectif : être au plus proche des problématiques des agriculteurs.

C'est une 60e édition qui s'annonce mouvementée. À quelques heures de l'ouverture des portes du Salon de l'agriculture Porte de Versailles à Paris, la colère des agriculteurs ne retombe pas. Alors que les autorités redoutent des actions des éleveurs à l'intérieur même du Salon, d'autres ont choisi une option radicale et feront salon... dans leur ferme. À l'appel de la Confédération paysanne, les agriculteurs sont appelés à ouvrir les portes de leurs exploitations et ainsi participer au Salon à la Ferme. 

Produire moins mais mieux

Dans un hangar du Finistère, des crêpes et du cidre sont mis à disposition des visiteurs. Locaux, touristes, élus ou paysans sont invités à visiter les fermes. "L'idée, c'est un peu de remettre les choses dans le bon sens et pas du tout retourner à la bougie. Juste retrouver un peu le bon sens paysan, mais surtout des façons de faire qui marchent très bien", explique au micro d'Europe 1, Julien Tallec. L'agriculteur est venu parler souveraineté alimentaire, un thème qui prend de l'ampleur ces derniers mois avec la mobilisation de la profession. 

Avec son ami Manec, producteur de lait, Julien a fait le choix de produire moins, mais mieux. "On travaille beaucoup sur l'autonomie alimentaire, puisque nous, on a des animaux qui ne sont nourris qu'à l'herbe. Et puis, nous sommes en monotraite, c'est-à-dire qu'on ne trait qu'une fois par jour. Également, on arrête de traire l'hiver ce qui fait qu'on a des coûts très bas", souligne Manec. 

"Solidifier la base"

"C'est une production de qualité mais qui aujourd'hui permet d'être assez serein, d'avoir une charge de travail assez limitée. Et malgré tout, on arrive quand même à tirer un revenu", poursuit-il. Parmi les participants, Odile, ancienne productrice, fonde quelques espoirs dans les mesures de l'exécutif

"La vraie dynamique d'autonomie alimentaire, c'est vraiment de repenser à solidifier la base et pas la distribution, qui vient après. La distribution, elle se débrouillera toujours", juge-t-elle. Les débats s'installent. Une élue lance que les circuits courts fournissent déjà la restauration collective aussi parce que c'est plus rentable.