Château de Versailles 1:24
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Clotilde Dumay, édité par Alexandre Dalifard , modifié à
Le changement climatique continue de faire des victimes. Malgré ses 400 ans d'histoire et de résistance, le château de Versailles fait désormais face à une menace d'un nouveau genre, le réchauffement climatique. Face à cela, les conservateurs s'activent pour préserver l'histoire de ce monument.

Il a connu bien des misères, en près de 400 ans d’histoire. Mais aujourd’hui, le château de Versailles fait face à une nouvelle menace : le changement climatique. Les conservateurs doivent désormais prendre en compte les effets de la chaleur ou de la sécheresse pour protéger le monument et ses œuvres. C’est en partie l’objectif du "Protocole européen pour la prévention de la conservation" – le programme Epico. Grâce aux données collectées, les spécialistes veulent établir, d’ici 2025, une charte avec des solutions pour préserver les châteaux-musées des conséquences du changement climatique.

Limiter la chaleur et la lumière

Dans les cabinets intérieurs de la reine, Danilo Forleo, responsable du programme de recherche Epico, se met au soleil, près des fenêtres. "L'idée est de placer des films infrarouges qui ne sont pas perceptibles à l'œil nu. Et en plus de ça, on va superposer un voilage, des rideaux avec des sous rideaux, doublés avec un tissu technique", précise-t-il au micro d'Europe 1. Objectif : limiter la chaleur et la lumière, qui risquent de plus en plus, avec le réchauffement climatique, d’altérer les décors du château, d’après le responsable du programme Epico. "Nous constatons une augmentation des moisissures et d'insectes nuisibles, car ils se développent davantage dans des conditions de températures plus élevées. Ensuite, la sécheresse entraîne des problèmes de fissures sur les décors", déplore Danilo Forleo.

Dans toutes les pièces, des capteurs relèvent la température, l’humidité, le taux de lumière et de poussière. Et de nouvelles technologies vont permettre d’aller encore plus loin. "L'imagerie spectrale nous permettra, avec une cartographie 3D des pièces, de mesurer en temps réel les modifications des surfaces des matériaux en fonction des fluctuations climatiques", détaille le spécialiste. Le but est donc de préserver l’espérance de vie du mobilier, en tenant compte, aussi, des impératifs de sobriété énergétique. Les méthodes de diagnostic du programme Epico viennent aussi d’être installées au château de Chantilly. Et à l’étranger, elles vont être mises en place, en septembre, au Nouveau Palais à Potsdam, près de Berlin.