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Damien Mestre, édité par Manon Fossat , modifié à
C'est un nouveau mal qui frappe les plus jeunes d'entre nous et ne devrait pas aller en s'arrangeant. L'éco-anxiété, une déprime liée à la dégradation de l'environnement, est de plus en plus fréquente à mesure que les catastrophes climatiques se matérialisent sous nos yeux.
DÉCRYPTAGE

Fortes chaleurs, incendies… Nous sommes de plus en plus confrontés aux conséquences du réchauffement climatique. Et ce dérèglement a parfois des impacts inattendus. Sur le moral des Français par exemple, et notamment des plus jeunes. Un phénomène que l'on appelle l'éco-anxiété et qui se définit par une déprime liée à la dégradation continue de l'environnement.

Un phénomène de plus en plus fréquent

Il s'agit en effet d'une forme d'angoisse qui peut même paralyser et conduire, dans les cas les plus graves, à une véritable dépression. Un phénomène difficile à quantifier, mais qui selon les psychologues contactés par Europe 1, est de plus en plus fréquent. Mais surtout, les personnes qui évoquent de tels symptômes devraient être encore plus nombreuses à mesure que les catastrophes climatiques se matérialisent sous nos yeux. 

Car cette réalité entraîne un véritable déclic, comme l'explique Alice Desbiolles, médecin de santé publique et spécialiste du sujet. "On ne naît pas éco-anxieux, on le devient pour peu que l'on s'intéresse aux données du Giec ou que l'on perçoive un peu l'actualité environnementale. C'est d'ailleurs pour ça que souvent, lorsqu'on est éco-anxieux, on le reste", affirme-t-elle.

Canaliser cette anxiété pour en faire une force

Tout l'enjeu pour les professionnels est donc de canaliser cette anxiété pour en faire une force. L'objectif est de surmonter l'angoisse en agissant concrètement, selon le psychologue Pierre-Eric Sutter. "À partir du moment où les jeunes ont cette prise de conscience, ils vont militer ou s'investir dans des projets plus concrets, comme fonder un écolieu ou même des fermes partagées de façon à organiser par eux-mêmes la transition énergétique.", détaille-t-il. 

Attention tout de même à ne pas tomber dans l'excès inverse, préviennent les psychologues. Il ne faut pas non plus chercher à endosser une responsabilité trop grande tout seul, puisque le problème est planétaire et ne peut se régler à la seule échelle individuelle.