Chinois tué par la police à Paris : le Défenseur des droits enquête sur l'affaire

Jacques Toubon s'est saisi du dossier.
Jacques Toubon s'est saisi du dossier. © AFP
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avec AFP , modifié à
Le Défenseur des droits s'est saisi après la mort d'un Chinois à Paris en mars, tué par un tir policier, afin de faire la lumière sur des questions de déontologie.

Le Défenseur des droits Jacques Toubon enquête sur la mort d'un Chinois tué à Paris par un tir policier fin mars, concernant les questions de déontologie, a appris jeudi l'AFP auprès de son entourage, confirmant une information de BFMTV. Cette "saisine d'office", qui remonte à fin avril, va permettre au Défenseur des Droits d'"enquêter" et de se prononcer sur "la question de déontologie, du discernement ou du geste professionnel, mais pas sur la qualification de l'infraction qui, elle, relève de l'ordre du juge pénal", a précisé son entourage.

Tué à son domicile. Le 26 mars, Shaoyao Liu, un père de famille de 56 ans, avait été tué à son domicile parisien par un policier alors que, selon la police, il agressait avec des ciseaux un autre agent. Cette version est contestée par la famille qui affirme que la victime, qui était avec ses enfants, se servait de ciseaux pour préparer du poisson. Pékin a expressément demandé que la lumière soit faite sur les circonstances du décès. La mort de Shaoyao Liu avait provoqué des rassemblements de la communauté chinoise à Paris pendant plusieurs jours, dont certains émaillés d'incidents avec la police.

Le "ras-le-bol" de la communauté. "Je ne peux que me satisfaire que cette autorité s'occupe de ce dossier", a réagi François Géry, l'avocat de la famille Liu, se félicitant également de la relaxe dont a bénéficié lundi l'un des manifestants interpellés lors des incidents. "La communauté chinoise fait l'objet de discriminations" et cette affaire "a été l'élément déclencheur" pour exprimer un "certain ras-le-bol", a-t-il estimé. Les trois policiers de la brigade anti-criminalité (BAC) qui étaient intervenus dans son appartement ont été entendus à deux reprises par l'IGPN, la "police des polices". Un juge d'instruction enquête par ailleurs sur l'affaire.