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Virginie Salmen, édité par Manon Fossat
La forêt de Chantilly, entre l'Oise et le Val-d'Oise, est devenue le nouveau laboratoire du changement climatique. Face à la mort de nombreux arbres, habitants et scientifiques ont pris à bras le corps le sauvetage de ce domaine forestier et espèrent ainsi en sauver une partie grâce à leurs prélèvements et leurs analyses.
REPORTAGE

C'est un magnifique domaine forestier de 6.200 hectares, qui pourrait bien être amené à disparaître dans les 50 ans qui viennent. La forêt de Chantilly, qui se situe à moitié dans le département de l'Oise et dans celui du Val-d'Oise, voit ses arbres se dessécher et mourir à cause du réchauffement climatique. Pour éviter cette catastrophe écologique, scientifiques, forestiers et habitants ont monté un collectif. Ensemble, ils font des prélèvements et analysent le sol et les arbres pour trouver des solutions et tenter de la sauver.

Ils sont en effet plus d'une centaine d'habitants bénévoles à faire l'inventaire de la forêt de Chantilly avec les scientifiques, et à mesurer les diamètres des troncs ou donner des notes aux arbres en fonction de leur santé. "On met 2 pour l'aspect et 3 pour les branches mortes", explique l'une d'entre eux. Mais un mystère demeure : parfois un arbre meurt, alors que son voisin, lui, résiste.

De mystérieux nutriments qui pourraient sauver les arbres

Pour comprendre, les scientifiques ont donc creusé 60 fosses de deux mètres de profondeur, sur un mètre de large. Une initiative qui leur a permis de trouver une première piste, comme l'explique Daisy Copeaux, ingénieure forestière de la forêt de Chantilly. "On a espoir que dans le sol, il y ait une association organo-minérale qui puisse offrir des petits soubresauts de survie aux arbres. C'est-à-dire de la matière organique - on ne sait pas si elle est vivante ou pas - associée à du minéral, qui aiderait les arbres à survire dans un contexte très difficile", détaille la spécialiste.

Ces mystérieux nutriments, cachés dans le sol dans de petites bandes d'argile, sont en cours d'analyse dans les laboratoires des scientifiques de l'Inrae (Institut national de la recherche agronomique). S'ils prouvent que c'est bien ce qui permet à certains arbres de survivre, les scientifiques pourront alors adapter les plantations en fonction du sol, et sauver une partie de la forêt de la Chantilly.