CGT : Thierry Lepaon dit avoir pensé mettre fin à ses jours

Thierry Lepaon affirme avoir "vécu l'enfer".
Thierry Lepaon affirme avoir "vécu l'enfer". © BERTRAND GUAY / AFP
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B.W. avec AFP
L'ancien patron de la CGT, poussé à la démission en janvier, explique aussi connaître les neuf "traîtres" qui ont contacté la presse.

"J'ai vécu l'enfer". C'est ainsi que Thierry Lepaon, l'ancien numéro un de la CGT, décrit samedi la crise qui a abouti à sa démission de la tête de la centrale syndicale en janvier dernier. L'ex-secrétaire général affirme aussi, dans cette interview à France-Info, avoir pensé mettre fin à ses jours à l'époque.

Blanchi en avril par une enquête interne. Il dit également connaître les neuf "traîtres" qui ont contacté la presse, qui a ensuite fait des révélations sur la coûteuse rénovation de son appartement de fonction et de son bureau. Une enquête interne à la CGT l'a blanchi en avril, concluant qu'il n'avait "pas eu connaissance des devis" et avait "découvert les travaux une fois ceux-ci achevés".

"L'enfer peut vous conduire à faire des choses qui sont inéluctables, je suis passé juste à côté", a expliqué Thierry Lepaon, qui a démissionné le 7 janvier. "On n'en sort pas comme ça, et on se demande à un moment donné si, pour en sortir, la solution c'est pas de mettre fin à ses jours". "J'ai pensé pendant de longues semaines à essayer de rester debout, mais le mal, il a été organisé, il a été extrêmement violent, il a été construit sur une durée pour que ça marque les consciences (...)", a-t-il estimé. 

"Des traîtres dans l'organisation". "J'ai eu affaire à des traîtres dans l'organisation", a ajouté l'ex-numéro un, ajoutant: "je sais en grande partie quelles sont les neuf personnes qui sont allées, le même jour à la même heure, dans les trois journaux qui ont parlé pendant plusieurs semaines des affaires". "Sur les neuf, j'en connais sept parfaitement", a-t-il précisé, disant qu'il les jugeait alors comme "des militants avides de pouvoir et pas très honnêtes". Pour lui, c'est à la CGT de lui "faire justice", en faisant en sorte que "ces camarades-là n'aient plus de responsabilités dans les années qui viennent". 

Toujours adhérent de la centrale syndicale, il dit ne pas vouloir occuper un jour de nouvelles responsabilités à la direction. Il publiera en septembre un livre intitulé "La vie continue", mais assure n'avoir "pas de comptes à régler avec la CGT".