Près de 300.000 manifestants contre Macron dans toute la France, selon la CGT

La CGT et les "gilets jaunes" se sont rejoints dans les cortèges à travers toute la France.
La CGT et les "gilets jaunes" se sont rejoints dans les cortèges à travers toute la France. © RAYMOND ROIG / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Près de 300.000 personnes ont participé mardi à travers toute la France à la journée de mobilisation organisée à l'appel de la CGT, selon le syndicat. 

Au nom de la "convergence des luttes", plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté mardi partout en France, à l'appel principalement de la CGT mais aussi pour la première fois avec la participation de "gilets jaunes" qui jusqu'à présent avaient pourtant regardé les syndicats avec méfiance. Selon le syndicat, ils étaient "près de 300.000" dans 200 villes, a indiqué la centrale de Montreuil dans un communiqué. 

Plus de 5.000 personnes à Marseille. Dans les cortèges, les revendications étaient nombreuses : hausse des salaires, justice fiscale, opposition à la réforme du lycée ou à l'augmentation des frais d'inscription des étudiants étrangers, droit de manifester ou défense du service public.

À Marseille, 5.200 personnes, selon la préfecture de police, ont manifesté entre le Vieux-Port et la gare Saint-Charles. Si la CGT dominait très largement, plusieurs centaines de "gilets jaunes" étaient présents en milieu de cortège.

"Les syndicats ont appelé, on est là". À Lyon, parmi les 4.300 manifestants selon la préfecture, environ 500 "gilets jaunes". "Cela fait trois mois qu'on est dehors et il faut aller plus loin alors on fait un pas : les syndicats ont appelé, on est là, maintenant on verra quand on appellera s'ils répondent", a constaté l'un d'eux, Fabrice.

La circulation a été perturbée par plusieurs manifestations CGT et "gilets jaunes" sur des ronds-points ou sur des routes en Normandie ou dans le Gard, des régions fortement mobilisées depuis le début du mouvement des "gilets jaunes".

A Strasbourg, le cortège d'environ 1.500 personnes, était ouvert par plusieurs dizaines de "gilets jaunes" scandant "Gilets jaunes dans la rue et samedi on continue". Ils étaient suivis par des militants CGT brandissant une banderole réclamant une "augmentation du pouvoir d'achat, pour la défense du service public, pour l'emploi public".

5% des enseignants en grève, selon l'Éducation nationale. Parmi les autres cortèges en régions, on recensait selon la police environ 2.500 personnes à Caen, 2.200 au Havre, 2.300 à Clermont-Ferrand, 2.300 à Lille, 1.300 à Tours, 500 à Rennes, plusieurs centaines à Sète et Boulogne-sur-Mer...

L'université de Bordeaux-Montaigne était bloquée par des étudiants. Des préavis de grève avaient été déposés dans la fonction publique, à la RATP, à la SNCF ou Radio France. Selon le ministère de l'Éducation nationale, 5% des enseignants étaient ainsi en grève mardi.

Philippe Martinez fait un pas vers les "gilets jaunes". A Paris, où la Tour Eiffel était fermée, le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez était présent au défilé de l'Hôtel de Ville jusqu'à la place de la Concorde, en compagnie de 30.000 personnes selon le syndicat, 18.000 selon la préfecture. "Un succès qui en appelle d'autres", a-t-il commenté. En novembre pourtant, il avait refusé tout lien avec le mouvement des "gilets jaunes" à cause de son discours anti-fiscal et craignant des risques de récupération par l'extrême droite. Il a révisé son discours lorsque les revendications des "gilets jaunes" se sont élargies, avec des demandes de hausse du Smic, de "justice fiscale" ou de davantage de services publics.

000_1D241A1280

"Au début, il y a eu de la méfiance de part et d'autre. Petit à petit, la convergence se fait", s'est réjouie auprès Aurélie Trouvé, porte-parole d'Attac, également de la partie, de même que le NPA, le PCF, la France insoumise, des organisations de jeunesse comme l'Unef, l'UNL ou la Jeunesse ouvrière. Des syndicats de Force ouvrière sont aussi présents, même si leur confédération n'a pas appelé à rejoindre le mouvement.

La CFDT absente des cortèges. Après des hésitations, la CFDT s'était finalement désistée, son numéro un, Laurent Berger, qualifiant les revendications de mardi de "liste à la Prévert". Contrairement à la CGT, lui préfère participer au "grand débat" proposé par l'exécutif. Le Premier ministre recevra mercredi les partenaires sociaux pour faire le point sur le grand débat.

Outre les revendications sociales, certains entendaient défendre "la liberté de manifester". Car, hasard du calendrier, mardi doit être votée la loi "anticasseurs", donnant la possibilité aux préfets de prononcer des interdictions de manifester, un dispositif vivement critiqué par les syndicats. La CGT prévoit d'ores et déjà une nouvelle journée nationale à la mi-mars.