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Louise Sallé / Crédit photo : DIMITAR DILKOFF / AFP
Ces derniers mois, les conseils d'administrations de Sciences Po Paris ont rédigé des procès-verbaux qui annonçaient déjà un risque d'embrasement au sein du prestigieux établissement. Des étudiants pro-palestiniens ont de nouveau bloqué le campus de la rue Saint-Guillaume ce mardi en plein cœur de la période des examens.

C'est une crise qui couvait depuis plusieurs mois déjà. Des étudiants pro-palestiniens ont de nouveau bloqué le campus de Sciences Po Paris, épicentre de cette mobilisation. La police a procédé à deux interpellations, pour permettre la tenue des examens. Et, comme le révèle le journal L'Opinion ce mardi qui, comme Europe 1, a consulté les procès-verbaux des conseils d'administrations de l'école, ces documents publics et les réunions qui ont suivi le 7 octobre sont particulièrement révélatrices de ce qui va suivre. 

Ainsi, le 17 octobre, un élu de l'Unef, Kevin Cohen, également président de l'Union des étudiants juifs à Sciences Po, livre un témoignage fort devant la direction. Il confie son sentiment d'isolement à cause d'une "minorité nocive", dit-il. "Les intimidations et la libération de la parole antisémite sont affolantes", ajoute-t-il. 

"Où est cette exemplarité ?"

Malgré cette intervention, la direction de Sciences Po n'est pas très loquace. "Nous avons un dispositif renforcé sur les discriminations", se contente de répondre le directeur Mathias Vicherat. La tension monte encore d'un cran dans les procès-verbaux rédigés fin 2023. Les étudiants réclament alors le départ du directeur visé par une enquête pour violences conjugales et Yannig Gourmelon, directeur de McKinsey, s'énerve contre une élue : "Cette école est défigurée à coup d'idéologie, au grand dam de ceux qui voudraient penser autrement".

Et de poursuivre : "Où est cette exemplarité lorsque l'on détruit ce que Sciences Po nous a enseignés : le dialogue, la mesure, le partage, l'intelligence ?". Des débats déjà très vifs qui annonçaient déjà la crise.