Eglise rénovation 1:43
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Clément Bargain, édité par Yanis Darras
Le gouvernement présente ce mardi son plan de "sécurité des cathédrales", pour mieux préserver les sites face aux potentielles dégradations de ces sites. Dans la campagne française, qui regroupe près de 75% des lieux de cultes, l'ampleur de la tâche inquiète les maires. Sauf dans certaines communes, comme à Crannes-en-Champagne, où la mairie la population se sont mobilisées pour sauver leur église.

Après l'incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris et de celui de Saint-Pierre-et-Saint-Paul à Nantes, la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak dévoile ce mardi son plan "sécurité des cathédrales" pour assurer la sauvegarde de ces bâtiments religieux. Un plan qui se veut ambitieux, mais les petites villes elles, se retrouvent bien seules face à l'immensité de la tâche d'entretenir et d'assurer la sécurité de leurs lieux de cultes.

Et elles l'avouent déjà : la facture est extrêmement salée pour les entretenir. Particulièrement pour les petites communes, qui regroupent pourtant près de 75% des édifices religieux en France. 

"Ça nous faisait mal au cœur"

Mais certains villages ont bien l'intention de sauver leur église. À Crannes-en-Champagne, dans la Sarthe, les 360 habitants de la commune, accompagnés de l'équipe municipale, se sont par exemple battus pour restaurer la chapelle du village. Après des années de procédures et un long chemin de croix, les riverains ne sont pas peu fiers.

"Ça nous faisait mal au cœur de voir cette chapelle se dégrader, de la voir avec des bâches au-dessus", explique au micro d'Europe 1 Ginette, qui a vécu toute sa vie dans la petite bourgade. "C'est le patrimoine de nos ancêtres, qui ont fait tout ce qu'ils ont pu pour la conserver. C'est le bijou de la commune", s'exclame-t-elle. 

Des démarches trop complexes

Pourtant, cette chapelle du 15e siècle était encore en piteux état il y a quelques mois. Coût des travaux : 400.000 euros. "Je ne peux pas passer à côté de quelque chose qui peut se sauver", souligne pour sa part Francis Cosnet, le maire de Crannes-en-Champagne. Mais il a fallu se montrer patient, avec près de huit années de démarches administratives pour obtenir des subventions. 

"On sait bien que la barrière, c'est la finance", poursuit Francis Cosnet. Malheureusement, "comme dans beaucoup de cas de subventions, la démarche est complexifiée au maximum pour avoir le moins possible de personnes au bout. Pourtant, beaucoup de simplicité permettrait de sauver beaucoup de patrimoine", assure le maire de Crannes-en-Champagne. 

Encore quelques travaux seront nécessaires avant la réouverture au public prévue en septembre prochain.