Grand Ballet Kiev 1:33
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Stéphane Place, édité par Gauthier Delomez , modifié à
Une tournée en France qui avait commencé début janvier, et une ultime représentation mercredi soir dans le bassin d’Arcachon. Les danseurs du Grand Ballet de Kiev ne savent plus comment retourner dans leur pays, alors que l'armée russe mène une offensive. Europe 1 a rencontré ces artistes qui tentent tant bien que mal de garder leur professionnalisme jusqu'au bout.
REPORTAGE

Les danseurs du Grand Ballet de Kiev ne peuvent plus rentrer chez eux, comme des milliers d'autres Ukrainiens qui se trouvaient hors du pays avant le début de l'invasion militaire russe. Mercredi soir, les danseurs ont achevé leur tournée française, débutée en janvier, avec une dernière représentation dans le bassin d'Arcachon, au théâtre de Cravey de La-Teste-de-Buch, où les couleurs de l'Ukraine avaient été hissées à l'entrée. Partagés entre l’envie de retrouver leurs proches, et les mises en garde quant aux risques que supposerait un retour aujourd’hui, ces artistes ont conservé leur professionnalisme.

"J'intégrerais peut-être une troupe en Allemagne"

Sous la douce musique du Lac des cygnes de Tchaïkovski, chaque pas est maîtrisé, la grâce des mouvements témoigne du professionnalisme des danseurs du Grand Ballet de Kiev, mais celle-ci est rongée par l'angoisse. Dès la répétition ou le spectacle terminé, les artistes ukrainiens se précipitent sur leurs téléphones portables. "C'est compliqué de danser en pensant à l'Ukraine", confie Vladislav, 25 ans. "Pour l'instant, rien n'est décidé, mais j'intégrerais peut-être une troupe de danseurs en Allemagne", explique-t-il au micro d'Europe 1.

Sa collègue de la troupe, Xenia, 36 ans, acquiesce : "Ce n'est pas simple de danser et de garder le sourire sur scène avec cette inquiétude quand on pense à nos proches là-bas."

De nouvelles dates pas prévues avant la guerre

Youri Kovalev, chargé de gérer la tournée du Grand Ballet de Kiev en France, reçoit des propositions d'hébergement et de nombreux témoignages de solidarité pour aider ces artistes, dont le retour au pays s'avère dangereux, voire impossible. "Hier (mardi, NDLR), le directeur de l'Opéra Garnier, le directeur du ballet, m'a appelé pour me demander ce que les artistes veulent. Il a proposé une aide financière, l'hébergement idéalement, pour toute la troupe. Ça touche au cœur", témoigne-t-il au micro d'Europe 1.

Jeudi matin, les danseurs du Grand Ballet de Kiev se sont envolés pour la Pologne, où un producteur a calé, en l'espace de deux jours, dix représentations qui n'étaient pas prévues avant la guerre.