Ces Françaises qui congèlent leurs ovocytes à l'étranger : "Il y a des moments stressants parce que l'on fait quelque chose d’illégal"

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Henry de Laguérie, édité par Romain David
Actuellement interdite, la congélation des ovocytes pourrait bientôt être légalisée en France, avec le projet de loi bioéthique qui prévoit notamment une extension de la PMA.
TÉMOIGNAGE

Le projet de loi bioéthique a été présenté mercredi en Conseil des ministres. En plus de l’extension de la PMA, le texte contient 32 mesures, dont l’autorisation de la congélation des ovocytes. Illégale en France - exceptée pour les femmes malades -, elle est autorisée depuis longtemps en Espagne, où de très nombreuses Françaises font le déplacement pour réaliser cette démarche. Europe 1 est allée à leur rencontre.

C’est le cas notamment de Myriam Levain, qui a raconté son histoire dans Et toi tu t’y mets quand ? À 35 ans, cette célibataire a fait congeler ses ovocytes dans une clinique privée de Barcelone. "J’avais la chance d’être bien informée et, surtout, d’avoir les moyens de le faire à l’étranger. Mais c’est vrai qu’il y a des moments un peu stressants parce que l'on fait quelque chose d’illégal", témoigne-t-elle au micro d’Europe 1.

"On est quand même très en retard sur le sujet"

Après une première visite médicale à Barcelone, elle a été placée sous traitement hormonal pendant 14 jours, et suivi à distance une fois rentrée à Paris. Lorsqu’elle a obtenu le feu vert du médecin espagnol, Myriam Levain n'a eu que 36 heures pour rejoindre Barcelone. "On est un peu seule, on prend un billet d’avion du jour au lendemain, et il faut rester dormir sur place parce qu’après une anesthésie générale, il n’est pas recommandé de repartir tout de suite", raconte-t-elle.

Si l’opération, qui a coûté près de 4.000 euros, a permis le prélèvement de 13 ovocytes, cette femme se serait bien passée de la faire dans un autre pays. "Il y a un côté fatiguant et stressant qui devrait disparaître si l’autoconservation des ovocytes est enfin légalisée en France, parce que l’on est quand même très en retard sur le sujet", pointe-t-elle. Selon les estimations, environ 500 Françaises congèlent chaque année leurs ovocytes à l’étranger.