Censure de l'interdiction administrative de manifester : "Cela va nous handicaper", regrette un syndicat de police

1:16
  • Copié
Guillaume Biet, édité par Grégoire Duhourcau
L'interdiction administrative de manifester, article phare de la loi anticasseurs, a été censurée jeudi par le Conseil constitutionnel. "Cela va nous handicaper pour les manifestations à venir", déplore vendredi sur Europe 1 le secrétaire général du syndicat de police Synergie officiers.

Alors que les "gilets jaunes" en seront à leur "acte 21" samedi, le Conseil constitutionnel a censuré jeudi l'article phare et le plus contesté de la loi anticasseurs, votée le mois dernier. Si l'essentiel de la loi a été validé, l'article qui aurait permis aux préfets d'interdire de manifestation toute personne présentant une "menace d'une particulière gravité pour l'ordre public" a été rejeté.

Pour Patrice Ribeiro, secrétaire général du syndicat de police Synergie officiers, c'est un bien mauvais signal face au phénomène des casseurs. "On a un certain nombre de gens dont on sait qu'il sont dangereux, dont on sait qu'ils sont susceptibles de participer à de la casse. Ces gens-là, on aurait pu leur interdire de manifester uniquement sur des périodes qui sont circonscrites aux jours de rassemblement des 'gilets jaunes'", réagit-il sur Europe 1.

>> De 5h à 7h, c’est "Debout les copains" avec Matthieu Noël sur Europe 1. Retrouvez le replay de l'émission ici

"Cela va nous handicaper." Ne pas pouvoir bénéficier de cet outil législatif "est un gros problème pour nous", ajoute-t-il. "Cela va nous handicaper pour les manifestations à venir." Patrice Ribeiro fait notamment part de ses craintes concernant le rassemblement du samedi 20 avril, pour lequel "on sait que les black blocs de toute l'Europe se donnent rendez-vous à Paris".

"Pour nous, c'est une mauvaise décision et il y a beaucoup de gens qui vont s'engouffrer dans cette faille et qui vont en profiter pour casser, pour blesser des policiers, pour blesser des gens, pour mettre le feu à des édifices publics. On a un véritable problème d'inadaptation de la loi par rapport à la réalité qui est vécue", résume-t-il finalement.