À Lyon, certaines élèves se sont présentées en abaya, malgré l'interdiction. (Illustration). 1:53
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Jean-Luc Boujon (correspondant à Lyon) / Crédit photo : JEFF PACHOUD / AFP
Au cours d'une rentrée scolaire placée sous le signe de la défense de la laïcité, le port d'abaya, désormais interdit en milieu scolaire, était au centre de toutes les inquiétudes. Si Élisabeth Borne assure qu'aucun incident majeur n'a été à déplorer, elle a tout de même reconnu que certaines jeunes filles s'étaient présentées, vêtues d'une abaya.

L'interdiction de l'abaya en milieu scolaire, décidée par le ministre de l'Éducation Gabriel Attal, sera-t-elle respectée ? C'est la question que tous les proviseurs se posaient ce lundi matin, quelques heures avant d'accueillir les élèves pour la rentrée des classes. À en croire la Première ministre Élisabeth Borne, en déplacement dans l'Ille-et-Vilaine, aux côtés de Gabriel Attal, aucun incident majeur n'a été à déplorer

Néanmoins, la cheffe du gouvernement a tout de même reconnu que certaines jeunes filles avaient tenté de braver l'interdit. Ce fut notamment le cas au lycée La Martinière, dans le quartier de La Duchère à Lyon où 12 élèves, sur les 500 accueillis, se sont présentées en abaya. Les jeunes filles ont pu entrer dans l'établissement, mais ont été très vite redirigées dans une salle à part pour rencontrer deux référents laïcité ainsi que le proviseur.

"J'ai l'impression d'être traité comme un animal" 

Trois d'entre elles ont rapidement accepté de se changer et ont donc pu rejoindre leurs camarades en cours. Quant aux neuf autres, elles ont été contraintes de rester dans cette salle en marge, ce que n'a pas apprécié Yousra, 20 ans. "J'ai l'impression d'être traité comme un animal. Je ne comprends pas trop leur raisonnement", dit-elle tout en assurant que son vêtement n'était pas une abaya. "C'est une robe assez épaisse, longue, à manche plus ou moins courte avec un kimono. Ce n'est pas du tout une abaya. Une abaya, c'est serré au niveau du poignet et ça recouvre tout", assure-t-elle. 

Un argument systématiquement avancé par ces jeunes filles qui réfutent le caractère religieux de leur vêtement et évoquent "une simple robe". Il a donc fallu expliquer les nouvelles règles et dialoguer, selon le proviseur Olivier Coutarel : "Il s'agit de voir si, pour un collectif, cela retient l'attention sur une appartenance religieuse. On va s'entretenir avec les élèves et leur famille pour aboutir le plus rapidement possible à une situation qui permette de poursuivre très sereinement une scolarité qui n'a pas vocation à être interrompue". 

Les neuf élèves ont donc quitté l'établissement au bout de deux heures, comme leurs camarades, avec leur nouvel emploi du temps. Et une consigne pour la journée de mardi : porter une tenue respectant la nouvelle interdiction.