"Casse du siècle" : relaxe requise contre Cassandri pour le blanchiment, 5 ans requis pour d'autres faits

Jacques Cassandri a été identifié comme "Amigo", pseudonyme d'un auteur qui a affirmé dans un livre être le véritable cerveau du "casse du siècle".
Jacques Cassandri a été identifié comme "Amigo", pseudonyme d'un auteur qui a affirmé dans un livre être le véritable cerveau du "casse du siècle". © BORIS HORVAT / AFP
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avec agences , modifié à
Si la relaxe a été requise pour les faits de "blanchiment" dans l'affaire du "casse du siècle", cinq ans de prison ont été requis contre Jacques Cassandri pour les autres faits qui lui sont reprochés. 

Son rétropédalage à la barre aura été sans effet. Le parquet a requis jeudi la relaxe de Jacques Cassandri, 74 ans, pour le blanchiment du butin du "casse du siècle", commis à Nice en 1976, mais a demandé sa condamnation à 5 ans de prison ferme pour d'autres faits pour lesquels il était aussi jugé. Le procureur Etienne Perrin a estimé qu'il ne pouvait prouver, en remontant "en cascade" jusqu'en 1976, que les fonds qui ont servi à Jacques Cassandri dans ses affaires depuis provenaient du casse de la Société Générale commis à Nice.

"Il va inventer cette histoire de roman". Il existe toutefois des "éléments concordants" pour dire que Jacques Cassandri a participé à ce spectaculaire vol, au cours duquel les malfaiteurs s'étaient introduits dans la salle des coffres de la banque en creusant un tunnel à partir des égouts. "Mais par lâcheté, il ne vas pas assumer et va inventer cette histoire de roman", a poursuivi le magistrat. Trahi par sa propre plume dans un livre où il s'attribuait - sous pseudonyme - le rôle de "cerveau" de ce casse, Jacques Cassandri avait rétropédalé mercredi devant le tribunal, assurant que l'ouvrage n'était qu'un roman.

Jeudi, le procureur a en outre requis la condamnation à 5 ans de prison ferme, avec mandat de dépôt, et à 300.000 euros d'amende, de Jacques Cassandri pour d'autres infractions financières en lien notamment avec la gestion des affaires familiales et une escroquerie autour de la construction d'un terrain en Corse. Il a également demandé la fermeture pour 3 ans du bar de nuit "Le Son des Guitares", situé en plein centre de Marseille et qui appartient à la famille Cassandri et une interdiction définitive de gérer toute société commerciale.

"Le gang des égoutiers". Jacques Cassandri, qui comparaît aux côtés de plusieurs membres de sa famille, est poursuivi pour des faits présumés de recel de vol aggravé, de blanchiment commis en bande organisée, de travail dissimulé et de non-justification de ressources. Le 16 juillet 1976, Albert Spaggiari et une dizaine de complices ont réalisé ce hold-up en accédant à la salle des coffres de l'agence bancaire niçoise par un long tunnel creusé à partir du réseau d’égouts de la ville. En un week-end, ils ont ouvert les coffres à coups de burin avant de s'enfuir avec un magot de plus de 46 millions de francs, soit environ 32 millions d'euros d'aujourd'hui. L‘inscription à la craie "sans arme, ni haine, ni violence" a assuré la notoriété du "gang des égoutier". L'affaire a rebondi en 2010 quand Jacques Cassandri a été identifié par les policiers comme étant "Amigo", pseudonyme d'un auteur qui a affirmé dans un livre être le véritable cerveau du "casse du siècle". Le jugement de la cour devrait être mis en délibéré vendredi à l’issue des plaidoiries de la défense.