Les prix ne baissent pas dans les stations essences françaises. 2:04
  • Copié
Geoffrey Branger / Crédit photo : JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
Alors que le prix des carburants a largement baissé chez nos voisins européens, le coût de l'essence reste particulièrement élevé dans l'hexagone, à 1,85 € en moyenne l'essence et 1,66 € pour le diesel. Augmentation des marges, guerre en Ukraine, grèves... Qu'est-ce qui explique cela ?

Pourquoi le carburant est-il toujours si cher ? Malgré l'engagement de Total, qui plafonne le litre à 1,99 €, les prix restent élevés : 1,85 € en moyenne pour de l'essence, 1,66 € pour du diesel. D'autant plus que chez nos voisins européens, les prix du carburant sont bien moins élevés. Pourquoi donc pas en France ?

Tout d'abord parce que les pétroliers et les distributeurs auraient augmenté leurs marges, comme l'explique Jean-Yves Mano, président de l'association de consommateurs CLCV au micro d'Europe 1. "Nous avons calculé qu'il y avait 0,10 € de trop, il y avait une marge classique de 0,18 € par litre et nous avons constaté que la marge était passée à 0,27 ou 0,29 € par litre."

"On est obligé de subir, de payer"

Et les consommateurs en ont assez de devoir toujours payer, surtout si le prix n'est pas justifié. "Il y a un manque de réponse, un manque de transparence. Tous les jours, on est obligé de subir, on est obligé de payer", regrette un automobiliste. "On se fait un peu enfumer par les pétroliers, je pense qu'ils se rattrapent sur nous d'un manque à gagner précédent", ajoute une autre. "Les principaux acteurs veulent conserver leurs marges. Je comprends qu'il y a un coût de matières premières qui soit à la hausse. Mais si tout le monde fait un effort, on ne s'en portera que mieux", souligne une dernière.

Vendredi matin, Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition écologique, a demandé aux distributeurs de baisser leurs prix au plus vite. Tout comme le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, plus tôt dans la semaine.

Les professionnels du secteur se défendent

De l'autre côté, pour se défendre d'avoir gonflé leurs marges, les professionnels du secteur invoquent plusieurs arguments. D'abord, la hausse du coût de l'éthanol : l'essence que l'on met dans sa voiture en est composée d'à peu près à 10 %. C'est le gouvernement qui a poussé pour développer ce carburant plus écologique. Mais dans ce cas de figure, il fait augmenter les prix à la pompe.

Ensuite, il y a les grèves et les blocages des derniers mois qui ont mis à l'arrêt une partie des raffineries et donc enrayé la logistique et fait grimper les coûts de distribution. Enfin, dernière explication avancée, qui porte sur le gazole uniquement : les dépenses liées à l'arrêt des importations de Russie, qui était un important fournisseur pour la France. Il n'y aurait donc pas réellement de marge supplémentaire, mais en réalité plus de coûts annexes. Des coûts auxquels nos voisins européens ne sont pas forcément confrontés.