Calais : réapparition de jeunes migrants, 2 mois après le démantèlement de la "Jungle"

Sur les 1.900 mineurs isolés pris en charge après le démantèlement de la "Jungle" en octobre, seuls 500 avaient été acceptés par la Grande-Bretagne à la mi-décembre.
Sur les 1.900 mineurs isolés pris en charge après le démantèlement de la "Jungle" en octobre, seuls 500 avaient été acceptés par la Grande-Bretagne à la mi-décembre. © DENIS CHARLET / AFP
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avec AFP
Alors que la "Jungle" de Calais a été démantelée il y a environ deux mois, de jeunes migrants retournent dans la ville dans l'espoir de passer en Angleterre. 

Quelques jeunes migrants déterminés à se rendre en Angleterre sont réapparus au cours des derniers jours dans le Calaisis, a-t-on appris mardi auprès des autorités, un "premier signe" de retours plus nombreux selon des associations.

Un flux qui viendrait de Paris. "Depuis deux semaines nous avons vu réapparaître des personnes se déclarant mineures, une poignée", a indiqué la préfète du Pas-de-Calais, Fabienne Buccio, à l'AFP. "Nous les envoyons pour une évaluation (de leur statut de mineur) à l'aide sociale à l'enfance du Conseil départemental, à Saint-Omer", a-t-elle précisé, deux mois après le démantèlement de la "Jungle". Selon la préfète, "90% d'entre eux ne viennent pas des CAOMI (centres d'accueil et d'orientation dédiés aux mineurs), c'est plutôt un autre flux qui vient de Paris et d'ailleurs. Ceux qui sont partis des CAOMI ont compris qu'on ne passait pas à Calais, et ne reviennent plus".

"Ils sont très instables". Les bénévoles de l'Auberge des migrants, alertés par un réseau d'informateurs, "ont rencontré depuis ce weekend une dizaine de mineurs" provenant des CAOMI, rapporte cependant de son côté à l'AFP Christian Salomé, président de l'association. "Ils sont très instables, ils ont un choc quand ils voient le terrain vague de l'ex-Jungle car ils ne croyaient pas que tout avait disparu. Ils se rendent compte qu'ils ne pourront pas passer en Angleterre sans l'aide de passeurs, qui ne veulent pas les prendre", témoigne l'associatif.

"On leur a dit 'montez dans les bus'". Pour ces mineurs, "un peu plus qu'une poignée", "c'est l'enfer, ils ont froid et pas d'endroit où dormir", alerte Vincent De Coninck, chargé de mission pour le Secours catholique dans le Pas-de-Calais. "Ils ont quitté les CAOMI car ils se sont sentis trahis, on leur a dit 'montez dans les bus et vous irez en Angleterre' mais ça ne s'est pas fait, du coup ils reviennent déterminés à passer", ajoute-t-il. Selon le responsable humanitaire, "c'est le premier signe" d'un retour de migrants plus important.

Sur les 1.900 mineurs isolés pris en charge après le démantèlement de la "Jungle" en octobre, seuls 500 avaient été acceptés par la Grande-Bretagne à la mi-décembre (866 sur toute l'année 2016).