Judo - femme 1:27
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Camille Moreau, édité par Alexandre Dalifard / Crédit photo : CAIA IMAGE / SCIENCE PHOTO LIBRARY / NEW / SCIENCE PHOTO LIBRARY VIA AFP , modifié à
En France, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint. Face à ce constat, des associations aident les femmes à se reconstruire après avoir été victimes de violences. C'est le cas de Fight for Dignity, créée en 2017 par Laurence Fischer, triple championne du monde de karaté, qui utilise le sport comme remède.

À la veille de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, Europe 1 consacre ce vendredi une partie de l’antenne à cette thématique. Pour rappel, en France, selon le gouvernement, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint. Viols, mutilations, coups... Des associations aident les femmes à se reconstruire après avoir vécu l’une de ces violences. C’est le cas de Fight for Dignity, créée en 2017 par Laurence Fischer, triple championne du monde de karaté.

En collaboration avec les maisons des femmes, l’association dispense des cours de karaté adaptés. Ce n'est pas un cours de self défense mais une véritable thérapie. Reportage de Camille Moreau

"Donner son énergie"

Sur le tatami, Angela crie et frappe. Une façon pour elle d'exorciser le passé. Elle a souffert, elle n'en dira pas plus. "Le fait de se mobiliser, de se défendre, de rendre les coups, c’est une belle façon de se réapproprier ses limites, ses envies. Revenir à mon corps, ça m’a permis de dégager pas mal d’angoisses de ce que j’avais traversé. Ça fait trop du bien", admet-elle au micro d'Europe 1. À côté d’elles, cinq autres femmes, cinq autres histoires traumatisantes. Mutilations génitales, violences conjugales, viols... Elodie Billaud, professeure de karaté, les aide à traverser ces épreuves.

"Il y a certaines patientes que je vois maintenant depuis un an où on voit un réel changement. Au début, on sentait que les conséquences des violences étaient encore très présentes. Il y avait certains exercices qui étaient impossibles d’être effectués, où il y avait des larmes. Maintenant on sent une énergie, une confiance en elles", se réjouit la professeure. Des exercices de karaté aux mots choisis, tout est adapté : "Là où au karaté on va dire frapper, on ne va pas employer ce vocabulaire qui va rappeler potentiellement aussi le vocabulaire de la violence auprès des patientes. On va parler de donner son énergie", explique Elodie Billaud. Donner son énergie mais aussi donner de soi. Cette thérapie entre femmes meurtries dans leur chair libère les corps, l'esprit mais surtout la parole.