Buraliste du Tarn : l'avocat général exclut la légitime défense, 5 ans de prison requis

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Le buraliste est rejugé en appel. © PASCAL PAVANI / AFP
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avec AFP , modifié à
Lors du procès en appel d'un buraliste qui a tué un cambrioleur en 2009, l'avocat général a rejeté la légitime défense, estimant que le meurtre avait été "préparé". 

Contrairement à la première instance, l'avocat général a exclu la légitime défense, vendredi à Toulouse, dans le procès en appel d'un buraliste du Tarn qui avait tué un jeune cambrioleur en 2009, en requérant cinq ans de prison éventuellement assortis de sursis. "On ne peut pas évoquer la légitime défense préventive", a conclu l'avocat général Jean-Marc Chazottes devant les assises de Haute-Garonne. "C'est la chronique d'une mort annoncée, tous les indicateurs étaient au rouge pour que cette affaire se termine par un drame, et c'est précisément ce qui est arrivé", a-t-il fustigé.

La légitime défense retenue en première instance. Condamné à sept ans de prison en 2015, le buraliste Luc Fournié est rejugé à Toulouse pour avoir tué d'un coup de fusil de chasse un adolescent qui s'était introduit par effraction dans son bar-tabac de la petite commune de Lavaur. En première instance, le parquet avait demandé implicitement l'acquittement, en retenant la qualification de légitime défense. Au cours des jours précédant le drame, le cafetier, constatant que des barreaux avaient été sciés, était allé chercher le fusil de son père, des cartouches, et avait installé un système d'alarme de fortune, après avoir alerté les gendarmes. Il avait aussi décidé de dormir au rez-de-chaussée et de "faire des rondes".

Un meurtre "préparé". "On sait que Luc Fournié avait 4 jours pour penser, réfléchir, se retourner, réagir de façon adéquate", a déclaré l'avocat général, estimant que l'accusé avait "préparé, anticipé un dispositif d'autodéfense qui n'était ni nécessaire ni proportionné". Mais le magistrat a demandé une peine "proportionnée, juste, équitable et socialement utile" aux jurés, sans demander "un exemple au niveau de la peine parce que la justice ne doit pas se nourrir d'exemple".  Il a requis "cinq ans d'emprisonnement, en n'excluant pas l'octroi du sursis simple pour une partie, voire pour la totalité de la peine".