Budget de la Sécu : le retour à l'équilibre en 2019 "est compromis", selon Agnès Buzyn
En raison de plusieurs mesures votées pour répondre à la crise des "gilets jaunes", le retour à l'équilibre des comptes de la Sécurité sociale est "compromis" pour 2019.
Le retour à l'équilibre des comptes de la Sécurité sociale en 2019, annoncé par le gouvernement en septembre , est "compromis" par les mesures d'urgence votées fin décembre pour répondre à la crise des "gilets jaunes", a indiqué mardi la ministre de la Santé, Agnès Buzyn. "Le retour à l'équilibre en 2019 est compromis", a déclaré Agnès Buzyn lors de ses vœux à la presse. "Il va falloir revisiter ce calendrier. Evidemment, nous continuons de viser le retour à l'équilibre", mais "je n'ai pas de date à vous donner aujourd'hui", a-t-elle ajouté.
La baisse du taux de CSG et l'exonération de cotisations sociales en cause. Pour la première fois depuis 2001, la Sécurité sociale devait afficher un léger excédent, de l'ordre de 100 millions d'euros selon la loi de financement votée début décembre. Mais les "mesures d'urgence économiques et sociales" promises quelques jours plus tard par Emmanuel Macron ont changé la donne. La baisse du taux de CSG pour une partie des retraités et l'avancement au 1er janvier - au lieu du 1er avril - de l'exonération de cotisations sociales sur les heures supplémentaires vont en effet priver la Sécu de 2,6 milliards d'euros de recettes.
Réflexion autour des conséquences de ces mesures. L'exécutif n'a pour l'heure pas précisé si l'Etat compenserait ce manque à gagner. "Nous commençons les travaux et la réflexion autour des conséquences à tirer de ces mesures d'urgence", a expliqué Agnès Buzyn. Le gouvernement entend par ailleurs réviser les relations financières entre l'Etat et la Sécu, sur la base d'un rapport remis l'an dernier au Parlement, mais pas publié à ce jour. Ce document "va servir de base à un travail que nous avons à faire dans les mois qui viennent pour le retour à l'équilibre de la Sécurité sociale", a-t-elle affirmé.
La ministre a en outre reconnu que la rechute des comptes sociaux aurait des répercussions sur le projet de loi "dépendance" attendu courant 2019, qui "tiendra évidemment compte de ce décalage de calendrier".