Braquage : la cour rejette la demande de renvoi du procès de Redoine Faïd

Redoine Faïd avait été reconnu coupable d'avoir attaqué à l'explosif un fourgon blindé de la société Loomis sur une route nationale du Pas-de-Calais, le 17 mars 2011.
Redoine Faïd avait été reconnu coupable d'avoir attaqué à l'explosif un fourgon blindé de la société Loomis sur une route nationale du Pas-de-Calais, le 17 mars 2011. © BENOIT PEYRUCQ / AFP
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avec AFP
La présidente de la cour d'assises a rejeté jeudi soir la demande de renvoi du procès en appel pour braquage de Redoine Faïd, formulée par ses avocats. L'as de l'évasion, absent au procès, a entamé une grève de la faim et de la soif pour dénoncer ses conditions de détention. 

La présidente de la cour d'assises du Pas-de-Calais a rejeté jeudi soir la demande de renvoi du procès en appel pour braquage de Redoine Faïd, formulée par les avocats de l'as de l'évasion, absent et en grève de la faim.

Un procès en appel pour le braquage d'un fourgon blindé en 2011

La présidente Sylvie Karas a décidé de maintenir ce procès, refusant, après plusieurs heures de suspension d'audience, la demande des conseils de Faïd, qui ont annoncé des pourvois en cassation, non suspensifs. Ils estiment que la cour d'assises de Saint-Omer n'est pas compétente pour les affaires de criminalité organisée et que leur client n'est pas en état de se défendre en raison de sa grève de la faim et de la soif, entamée pour dénoncer ses conditions à l'isolement "pires que Guantanamo", selon Me Franck Berton.

Selon ses conseils, "les conclusions de l'expertise médicale (réalisée mercredi) confirment que Redoine Faïd n'est pas transportable ni en état de comparaître". La cour s'est retiré vers 18 heures pour examiner la demande de renvoi, à laquelle s'est opposée l'avocat général, Jean-Francis Créon. "Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude", a-t-il déclaré, accusant Faïd "d'avoir peur de se rendre devant ses juges et de prendre ses responsabilités." Selon lui, la grève de la faim est une "manœuvre", s'appuyant sur un courrier envoyé par Faïd il y a dix jours dans lequel il annonçait à ses co-accusés qu'il allait se "porter pâle".

Le braquage d'un fourgon blindé en 2011

Faïd, 47 ans, a fait appel du verdict de la cour d'assises du Nord qui l'a condamné en octobre 2017 à dix-huit ans de prison. Tout comme quatre complices, il avait été reconnu coupable d'avoir attaqué à l'explosif un fourgon blindé de la société Loomis sur une route nationale du Pas-de-Calais le 17 mars 2011, dérobant plus de deux millions d'euros.