"'Blanc Manger Coco', c'est déjà un cadavre exquis : un adjectif, un verbe et un nom... On pourrait se dire que ça ne veut rien dire, mais en fait c'est une pâtisserie antillaise", explique Louis Roudaut, co-créateur du jeu de société et invité d'Europe 1 vendredi. Entre son lancement et aujourd'hui, le jeu a trouvé sa place dans les soirées des Français et s'est écoulé à plus de 1,5 million d'exemplaires.
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L'aventure débute en 2013, lorsque le frère de Louis Roudaut rentre d'un voyage aux Etats-Unis avec le jeu "Cards against humanity" dans ses valises. Le principe est simple : une phrase à trous est présentée aux joueurs qui doivent combler les vides avec les cartes qu'ils ont en main. Dans sa version américaine, le jeu à un humour particulièrement grinçant et graveleux. Avec un ami, Thibault Lorcy, breton comme lui, Louis Roudaut décide de reprendre l'idée afin de créer une version française.
"On écrit tout le temps et sans contrainte"
Les phrases sont loufoques, irrévérencieuses et toujours très salées. "C'est le concept du cadavre exquis créé par les surréalistes, particulièrement Jacques Prévert, il y a plus d'un siècle", affirme Louis Roudaut. Lui et son ami décident de commander un prototype tiré à un millier d'exemplaires. Démarchant médias et influenceurs, ils parviennent à écouler leur stock. Depuis, le jeu n'en finit plus de séduire.
Un peu plus d'un an après le début de la commercialisation, d'autres thématiques de jeu voient le jour : un jeu de cartes sur le thème du football, un sur le vin et bien d'autres en préparation. Les créateurs imaginent eux-mêmes les phrases imprimée, après un passage "dans les transports" ou une promenade "dans la rue". "On écrit tout le temps et sans contraintes. Sur cinq cartes que l’on va écrire, il y en a une qui va sortir dans un de nos jeux."
Aujourd'hui, environ mille nouveaux jeux de société sortent chaque année en France. Vingt millions de boîtes ont été vendues en 2019 pour un chiffre d'affaire avoisinant les 400 millions d'euros. Il faut compter 28 à 30 euros pour un exemplaire de "Blanc Manger Coco", et 12 à 14 euros pour une extension de deux-cents cartes.